Une lycéenne accusée d'avoir triché avec une IA au baccalauréat de philosophie obtient finalement son diplôme

La bachelière était accusée par le correcteur de son épreuve de philosophie d'avoir utilisé une IA comme ChatGPT pour composer sa copie. Mais la procédure a finalement été abandonnée.

Article rédigé par franceinfo
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Des lycéens regardent les résultats du baccalauréat affichés devant un lycée de Valence (Drôme), le 4 juillet 2025. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)
Des lycéens regardent les résultats du baccalauréat affichés devant un lycée de Valence (Drôme), le 4 juillet 2025. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Une grosse frayeur, mais plus de peur que de mal. Une lycéenne de Paris accusée par son correcteur d'avoir triché pendant l'épreuve de philosophie du bac, supposément grâce à une intelligence artificielle (IA), a finalement vu les accusations retirées par le rectorat de Paris, rapporte Le Parisien mardi 22 juillet.

Tout commence le 3 juillet pour Nina. Alors qu'elle attend les résultats du baccalauréat le lendemain, elle reçoit ce jour-là un mail l'informant qu'un "procès-verbal de suspicion de fraude a été établi" à son encontre, raconte le quotidien dans un premier article publié lundi. D'après la mère de la lycéenne de 18 ans, son lycée apprend ensuite que Nina est accusée d'avoir "triché lors de l’épreuve de philosophie", et que "le correcteur la soupçonne d’avoir composé sa copie en s’aidant d’une intelligence artificielle".

Elément qui peut avoir son importance : "Nina souffre d’un trouble de l’attention et écrit lentement", et bénéficie d'un plan d'accompagnement personnalisé qui l'autorise entre autres à utiliser son ordinateur pour écrire, précise Le Parisien. "Le caractère dactylographié a peut-être joué contre elle, mais Nina est une élève au-dessus de tout soupçon, brillante et mature", réagit auprès du quotidien sa professeure de philosophie.

Pas de moyen fiable de détecter un texte écrit par IA

Si la rectrice de Paris donne suite aux poursuites, l'élève risque alors de passer devant une commission de discipline, et de se voir infliger une interdiction de passer n'importe quel examen pendant cinq ans. "Je suis en colère contre la procédure", s'indigne la mère de Nina auprès du Parisien, avec "d’autant plus d’amertume que ma fille m’a certifié qu’elle n’a pas triché et réussit plutôt bien en philosophie". La lycéenne a en effet "obtenu un 16 de moyenne au deuxième trimestre, et a même décroché un 18 à un bac blanc de fin d’année".

Les montagnes russes émotionnelles s'intensifient le 21 juillet, quand la lycéenne reçoit un mail du Service interacadémique des examens et concours (Siec) de la Maison des examens, qui l'informe qu’elle va être poursuivie devant la commission académique de discipline le 22 août. Mais plus tard dans l'après-midi, raconte Le Parisien, elle reçoit un nouveau mail du Siec qui affirme que "la rectrice de Paris avait décidé de ne pas poursuivre [Nina] pour fraude" et plaide "une erreur de saisie". Une version confirmée par le rectorat de Paris.

Si l'utilisation d'une IA comme ChatGPT pour réviser ses cours est autorisée, leur utilisation "pour réaliser tout ou partie d’un devoir scolaire, sans autorisation explicite de l’enseignant et sans qu’elle soit suivie d’un travail personnel d’appropriation à partir des contenus produits, constitue une fraude", insiste le ministère de l'Education dans un cadre d'usage publié en juin. Mais il n'existe aucun signe fiable à 100% pour reconnaître un texte écrit par IA, et le ministère avertit que l’utilisation de "logiciels de détection de contenus générés par l’IA n’est pas recommandée", "en raison de leur manque de fiabilité, (...) car elle pourrait pénaliser à tort un élève".

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