Le litige financier qui opposait l'architecte Jean Nouvel à la Philharmonie de Paris est réglé
La Philharmonie de Paris réclamait 170 millions d'euros à Jean Nouvel, pour des surcoûts en cours de chantier qu'elle imputait à l'architecte.
L'architecte Jean Nouvel et la Philharmonie de Paris ont conclu "un accord transactionnel" mettant un terme au litige financier qui les opposait depuis 2017 sur le chantier de la prestigieuse salle de concert, ont-ils annoncé jeudi dans un communiqué commun.
La Philharmonie de Paris réclamait 170 millions d'euros à l'architecte, en raison des surcoûts survenus lors du chantier. Jean Nouvel avait porté plainte en octobre 2019, puis obtenu l'ouverture d'une information judiciaire en février dernier pour "favoritisme, prise illégale d'intérêts, détournements de fonds publics, concussion, faux et usage de faux" par le parquet financier.
"Divergences et malentendus"
Demande de conciliation avortée, référé lancé par la Philharmonie pour obtenir des pénalités de retard avec demande d'expertise judiciaire se sont succédé durant le chantier. Résultats : la Philharmonie termine les travaux "en dirigeant seule les entreprises, à l'insu de l'architecte", selon l'ex-plaignant. Coûts et délais explosent.
Une fois le décompte général arrêté, la Philharmonie aurait réclamé plus de 170,6 millions d'euros à AJN, soit un montant "quatorze fois supérieur au montant des honoraires" perçus par le maître d'oeuvre, indiquait le cabinet d'architectes dans sa plainte.
Il est un "fait indéniable que le bâtiment construit n'est pas conforme sur de nombreux points au dessin et aux instructions" de Jean Nouvel, reprochait-il encore.
Désormais, "il est mis fin de manière pleinement satisfaisante pour chacune des parties à la totalité de leurs différends, tous domaines confondus, notamment sur les coûts et les délais", écrivent l'architecte et la Philharmonie.
Les deux camps considèrent désormais que "ces différends étaient la conséquence de divergences et de malentendus, ont décidé de les surmonter en engageant un dialogue aux fins de voir respecter et protéger l'intérêt public culturel", ajoutent-elles.
"Travaux complémentaires"
La maîtrise d'oeuvre, assurée par Jean Nouvel et la société Ateliers Jean Nouvel (AJN), et l'établissement public de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris "n'ont plus aucune revendication, de quelque nature qu'elle soit, l'un envers l'autre, y compris au titre des droits de propriété intellectuelle résultant de la réalisation de la Philharmonie de Paris", poursuivent les parties.
Jean Nouvel, AJN et la Philharmonie de Paris "se désistent et renoncent définitivement à toute réclamation, instance et action, devant quelque juridiction que ce soit".
Les deux parties annoncent également "s'être accordées sur la réalisation d'un programme de travaux complémentaires, arrêté dans le cadre d'une enveloppe de 15 millions d'euros décidée en accord avec l'État", qui seront réalisés sous la maîtrise d'oeuvre d'AJN et de Jean Nouvel.
213 millions d'euros de dépassement
Chiffrés à 173 millions d'euros au lancement du projet en 2006, les travaux de construction ont atteint 386 millions d'euros. Pour les Ateliers Jean Nouvel, ce dépassement s'expliquait par la gestion défaillante de la Philharmonie. Pour cette dernière, il était imputable à l'architecte, accusé d'avoir fortement sous-évalué les coûts et d'avoir effectué des "modifications permanentes".
En avril 2017, l'établissement public chargé de gérer la salle avait adressé une facture de 170,6 millions d'euros à l'architecte, dont 110 millions d'euros de pénalités de retard. Lors du dépôt de plainte par l'architecte, la Philharmonie avait dénoncé des "accusations dépourvues de tout fondement" et "les prétentions contraires des Ateliers Jean Nouvel qui demandent plus de 105 millions d'euros de rémunérations complémentaires et indemnités".
L'architecte multirécompensé avait refusé de participer à l'inauguration de la salle de concert, située dans le nord de la capitale, le 14 janvier 2015.
Le multiplexe musical, installé dans le parc de la Villette pour compléter la Cité de la musique, comprend notamment, outre un auditorium de 2.400 places assises, des salles de répétition et d'exposition, des studios d'enregistrement et un restaurant. Le projet, monumental, s'étale sur 20.000 m2 au total, essentiellement financé par la Ville de Paris et l'Etat.
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