Montpellier joue son image de capitale de l'architecture
Avec "les folies montpelliéraines" que la mairie lance en avril, la cité héraultaise veut surfer sur son image de capitale de l'architecture contemporaine, confortée par le New York Times, qui l'a récemment désignée ville française à visiter en 2012, notamment son hôtel de ville.
Dans une liste intitulée "The 45 places to go in 2012", entre Tokyo, Londres et le Costa Rica, Montpellier a été remarquée notamment pour son innovation architecturale.
Inscrite dans la politique d'urbanisme de la ville depuis 30 ans, l'opération "Les folies montpelliéraines" visent à transformer dans les mois à venir onze terrains au bord des lignes de tramway. Les architectes bénéficieront d'une forte liberté de création, et ce sont des jurys d'élus et d'habitants de chaque quartier qui feront les choix définitifs de ce programme. "Folies", en référence à ces demeures bâties sous l'Ancien Régime par la noblesse de robe ou la riche bourgeoisie de la ville.
Ce projet s'ajoute aux programmes déjà confiés récemment à de grands créateurs. La ville attend ainsi la livraison d'un immeuble de bureaux en jeu de boîtes de Paul Chemetov, d'un "origami" avec brasserie, hôtels et logements d'Emmanuelle Gontrand, d'un "vaisseau spatial" pour le Lycée Georges-Frêche de Massimiliano Fuksas ou encore des archives départementales, "Pierres Vives", conçues par Zaha Hadid.
La ville, qui compte 258.366 habitants, doit faire face à une démographie galopante (460.000 à 510.000 habitants envisagés pour 2030 pour l'ensemble de l'agglomération).
Les pour et les contre l'architecture contemporaine
Cette nouvelle opération risque aussi de relancer un débat jamais totalement clos entre les partisans de l'architecture contemporaine et les sceptiques. Une opposition que l'hôtel de ville flambant neuf créé par Jean Nouvel n'a pas apaisée. Déjà dans les années 1980 la construction, ex-nihilo, du quartier d'Antigone par Ricardo Bofill avait provoqué la polémique.
Aujourd'hui la ville considère Antigone comme une référence en matière d'urbanisation. Mais il essuie beaucoup de critiques esthétiques autant que qualitatives. "Il faudra ravaler comme on ravale les façades haussmanniennes", se défend l'adjoint à l'urbanisme, Michael Delafosse, assurant qu'Antigone "se comporte bien sur le marché".
"Le beau ne se décrète pas. Il faut susciter un geste, créer la discussion", souligne Michael Delafosse, décidé à poursuivre dans la voie de "la diversité des architectes", "pour ne pas être lisse" et "traduire le cosmopolitisme de la ville". Quitte à ce que la cité manque un peu d'unité.
"L'aménagement a été conçu comme une campagne de publicité pour la ville", reprend son prédécesseur à l'urbanisme, désormais à la culture, Philippe Saurel. "On me dit verrue" (pour certains lieux), moi je réponds greffe", ajoute-t-il.
Objections
Des habitants pourtant ne cachent pas leur mécontentement, déplorant les finitions et le standing qui ne sont pas au rendez-vous, notamment dans l'isolation phonique, et surtout les prix exorbitants (4.000 à 6.000 euros le m2, relèvent les agences).
Les objections sont aussi politiques. Aliénor Bertrand, porte-parole d'EELV dans le Languedoc-Roussillon, dénonce le coût du nouvel hôtel de ville (135 millions d'euros) ou de "Pierres Vives" (125 M), et des "choix d'architectures de prestige avec un résultat contestable" notamment en terme "d'écologie ou de prise en compte des normes futures".
Pour elle, à quelques exceptions près, ces quartiers sont "un raté historique dans une période où il y a des besoins d'économie d'énergie".
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