JO de Paris 2024 : le musée Magnin de Dijon attire le public après la polémique autour d'une scène de la cérémonie d’ouverture
Le petit musée se retrouve au centre de la frénésie sur internet parce qu'il abrite "Le Festin des dieux". La toile est perçue comme une source d'inspiration de la séquence de la cérémonie où Philippe Katerine chante.
Depuis quelques jours, le musée Magnin de Dijon est au centre de toutes les attentions sur les réseaux sociaux. Et pour cause, ce petit musée situé dans le centre-ville de la capitale de Bourgogne détient dans ses collections, Le Festin des dieux. Le tableau peint par Jan Harmensz van Bijlert, artiste hollandais du XVIIe siècle, aurait inspiré un passage marquant de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris où l'on voit le chanteur Philippe Katerine déguisé en Dionysos.
Cette pièce, exposée au musée depuis 1938, attire aujourd'hui de nombreux curieux. "On avait prévu de venir à Dijon visiter le musée et c'était la bonne surprise de savoir qu'il avait ce tableau dont on parle beaucoup en ce moment", raconte un visiteur. "On est de passage à Dijon et on est venu spécialement au musée pour voir ce tableau", confie un touriste polonais.
Depuis la cérémonie, la fréquentation du site internet du musée a explosé du jour au lendemain passant de 150 à 150 000 visites par jour. "Au niveau des provenances de ces consultations, on note 45% d'arrivées européennes et 40% américaines, on n'a jamais eu une telle fréquentation américaine sur notre site", précise Hélène Isnard, documentaliste du musée Magnin.
Identifié sur les réseaux sociaux
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont perçu une similitude entre Le Festin des dieux et la prestation de Philippe Katerine lors de la cérémonie d'ouverture des JO. "Ça a commencé d'une façon un peu inattendue, si je puis dire", raconte à l'AFP Leslie Weber-Robardet, chargée de communication au Musée Magnin.
"Je n'ai personnellement pas regardé la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024, mais j'ai été alertée sur mon téléphone par des notifications provenant de divers réseaux sociaux et c'est à ce moment-là que j'ai compris qu'une comparaison avait été faite entre cette scène de la cérémonie et le tableau exposé au musée Magnin", ajoute-t-elle.
Le 26 juillet, une scène de la cérémonie d'ouverture montrait l'acteur et chanteur Philippe Katerine presque nu, déguisé en Dyonisos, Dieu grec du vin, devant un banquet festif. Alors que la cérémonie n'était même pas terminée, la séquence essuyait déjà les critiques de l'eurodéputée ex-Reconquête Marion Maréchal, de l'ex-président américain Donald Trump et du souverainiste italien Matteo Salvini : tous y ont vu une référence à la Cène. A l'instar de la Conférence des évêques de France qui a déploré des "scènes de moquerie du christianisme".
Des critiques auxquelles le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, a répondu en indiquant qu'il ne s'était pas inspiré du dernier repas du Christ. Le metteur en scène a revendiqué une référence à "une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe". De son côté, le chanteur Philippe Katerine a évoqué un malentendu sur l'interprétation. Il a aussi précisé qu'il n'y avait pas de référence au tableau La Cène de Léonard de Vinci et qu'"il a toujours été question de Dionysos".
"C'est une œuvre d'inspiration mythologique. Il s'agit d'un festin qui a lieu dans l'Olympe. Ce sont les noces de Thétis et Pélée. On reconnaît par exemple Neptune, Apollon, Diane et, bien évidemment, Bacchus, accompagné d'une grappe de raisin", décrit Leslie Weber-Robardet."Le musée n'est pas du tout à l'origine de cette comparaison", assure-t-elle, reconnaissant n'avoir pas pu "identifier le premier internaute qui a pu faire ce lien".
Un coup de projecteur accueilli avec prudence
Le Festin des dieux est accroché depuis des décennies dans la même petite salle du musée, visité par à peine plus de 15 000 personnes par an. Jamais le tableau du peintre néerlandais Jan van Bijlert, réalisé vers 1635-1640, n'avait connu une telle gloire. Le musée apprécie ce coup de pub.
Mais si la fréquentation du site internet a explosé, les responsables de l'établissement ne peuvent pas, pour l'instant, évaluer si les visites physiques ont, elles aussi, augmenté.
Sous le feu des projecteurs, le musée se veut prudent et a renforcé les rondes des agents de sécurité. Un dispositif de protection de l'œuvre a été installé.
"C'est la procédure quand il y a un emballement autour d'un sujet particulier. On est précautionneux car ce sont des œuvres fragiles qu'on n’a pas envie de voir dégradées", précise Marc-Antoine Santopaolo, secrétaire général du musée Magnin.
Le musée Magnin de Dijon est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h
Entrée gratuite
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