SergeX, ses toiles psychédéliques révélées vingt ans après sa mort
Une double exposition après vingt-sept ans d’anonymat. C’est ce qui arrive à SergeX, un peintre nordiste décédé en 1991, laissant derrière lui plus de 200 toiles, colorées, psychédéliques et jamais exposées. Redécouvertes par un collectionneur, elles donnent lieu à deux expos : l’une à Méricourt, ville natale de l'artiste, l’autre au LaM à Villeneuve d'Ascq.
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Une notoriété à titre posthume. Pour un artiste, cela n’a rien d’exceptionnel. De Van Gogh à Modigliani, en passant par Gauguin, les exemples ne manquent pas. Le nom de SergeX (prononcer Serge Ex) va peut-être venir s'ajouter à cette liste.
Né en 1950 à Méricourt (Pas-de-Calais), Serge Leroux (son vrai patronyme) se passionne pour la peinture dès son plus jeune âge. Il décide de s’y consacrer suite aux évènements de mai 1968. C’est un autodidacte qui peint par passion, par goût de la recherche, comme le souligne Barnabé Mons. Commissaire de l’exposition "SergeX, un peintre sous influences", c’est aussi lui qui a redécouvert les œuvres de l’artiste.
Reportage : France 3 Nord Pas-de-Calais - Y. Asernal / F. Cotenceau / F. Lefebure
Une oeuvre atypique
Ce qui frappe dans la peinture de SergeX, c’est l’explosion de couleurs, le mélange figuration-abstraction, la profusion de détails, d’évocations, de formes. C’est comme si ses toiles avaient plusieurs dimensions. On pense hallucinations et psychédélisme et ce n’est pas un hasard.
A la fin des années 60, le bassin minier regorge de clubs et de salles où se produisent des groupes comme Deep Purple ou Jimi Hendrix Expérience. "SergeX fréquentait ces lieux. Il était influencé par cette imagerie, par ce vent de liberté...et par ce qui se consommait dans ces clubs"précise Barnabé Mons. L’artiste expériemente, travaillant sur tous types de support (papier, carton, bois de récupération) et mixe les techniques telles le collage, la décalcomanie, le grattage de la craie grasse ou encore l’assemblage de tuyaux de PVC.
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250 toiles jamais exposées
Au début des années 70, SergeX quitte le nord de la France avec Nicole, sa compagne, voyage au Maroc puis s’installe à Carcassonne. C’est là qu’il va peindre jusqu’à sa mort prématurée en 1991, à l‘âge de 41 ans, laissant dans son atelier, 250 toiles jamais exposées ! L'artiste refusait, semble-t-il, de le faire.
Ses tableaux auraient pu rester là, à prendre la poussière. Mais c’était compter sans Barnabé Mons. Ce collectionneur, passionné d’art (surtout quand il étonne) est à la tête de Zone du Confusion, une galerie d’art associative basée à Saint-André-lez-Lille. Un jour, par hasard, il découvre "Face au destin", une toile de SergeX représentant un homme dans un ciel avec des racines cosmiques. "J’ai pu acquérir ce tableau auprès d’une personne qui avait bien connu Serge Leroux dans les années 70", raconte Barnabé Mons à nos confrères de La Voix du Nord. "Comme cette œuvre me hantait complètement, j’ai voulu en savoir beaucoup plus sur cet artiste".
Barnabé retrouve la famille à Carcassonne. "Quand j’ai appelé, ils n’en revenaient pas que quelqu’un s’intéresse au travail de SergeX. Mon appel a été un élément déclencheur".
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Deux expos qui se font écho
A Méricourt, la ville natale de SergeX, l’Espace culturel La Gare expose jusqu’au 31 août une trentaine de toiles qui ne laissent personne indifférent : "C’est une grande surprise de la part du public" explique Cyril Titz, le directeur de la médiathèque. "D’abord par le côté psychédélique et ensuite quand les gens découvrent que SergeX est de Méricourt. Il y a une vraie fierté de voir que quelqu’un d’ici a pu produire une telle œuvre".
L’artiste est également à l’honneur au LaM à Villeneuve d’Ascq, jusqu’au 2 septembre dans le cadre de l’exposition "Débris-Collages – récupérer, assembler et reconstruire" . Une carte blanche a été donnée à Barnabé Mons pour accrocher dans une salle une sélection d’œuvres de SergeX dont le style inclassable, à la fois morcelé et cohérent, utilisant divers matériaux, résonne avec le thème général de l’exposition.
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