Musée Cernuschi : les céramiques de Bai Ming, entre tradition et modernité
Loin des couleurs vives et des motifs simples du pop art à la chinoise, des artistes chinois cherchent leur voie entre une tradition millénaire et des formes contemporaines. Parmi eux, Bai Ming s'inscrit dans la lignée de la grande céramique, dont il revisite les volumes et les motifs. Le musée Cernuschi, à Paris, présente ses porcelaines et aussi ses peintures (jusqu'au 3 août)
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Depuis les années 1990, l'art contemporain chinois a fait irruption sur un marché international séduit par une imagerie maoïste matinée de pop art. A l'inverse, un artiste comme Bai Ming tente de faire la synthèse entre la tradition artistique chinoise et la modernité, travaillant d'un côté à renouveler les arts du feu, de l'autre à intégrer les techniques occidentales de la peinture dans une œuvre résolument chinoise.
Il crée notamment de très belles pièces de céramique aux motifs dépouillés et aux couleurs douces qui évoquent les beautés de la nature.
Le musée Cernuschi, musée des arts asiatiques de la Ville de Paris, présente pendant trois courtes semaines le travail de cet artiste né en 1965 à Yugan, à une centaine de kilomètres de Jingdezhen, où les manufactures impériales de porcelaine étaient déjà installées il y a des siècles.
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Des formes inspirées de la céramique traditionnelle
Bai Ming a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Pékin mais c'est à Jingdezhen qu'il est retourné pour produire ses céramiques. De la porcelaine traditionnelle, il a gardé les formes : il s'inspire toujours d'objets utilitaires, même si, par leur grand format, il semble évident que ses pièces sont décoratives.
Ses grands vases-rouleaux (cylindres), sphères et pots de porcelaine blanche, sont couverts de motifs enchevêtrés. Leurs noms évoquent avec poésie les phénomènes de la nature. "Lignes d'eau" est un large cylindre parcouru sur toute sa surface de fins traits bleus qui évoquent une surface aquatique.
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Des évocations poétiques
Le motif de "Chant du vent dans les roseaux", dans un bleu profond, est plus dense. Bai Ming utilise aussi des rouges ("Ode au roseau sauvage", parcouru de plumeaux), des bruns et des verts ("Brise dans les lotus en automne"). Il ajoute parfois des traits d'or par-dessus la couverte, comme ceux qui flottent sur sa "Montagne sous le soleil automnal".
Les motifs végétaux de Bai Ming sont fragmentaires et dépouillés, quasi abstraits, pris en gros plan, des tiges s'entremêlent, ondulent dans la brise.
Parfois, il déforme ses pièces qui peuvent sembler parfaites : un vase en forme de cône devient irrégulier, le bord d'un grand plat est carrément déchiré. Est-par souci de défier la perfection de la porcelaine traditionnelle ? Il s'interroge en tout cas sur ce thème, et a nommé un de ses plats "La plus grande perfection semble incomplète".
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La perfection incomplète
Dans ses peintures aussi, Bai Ming interpelle la tradition et l'histoire chinoise, de façon plus intellectuelle peut-être : il convoque un costume des Han et des pions de jeu de go dans une toile, s'interroge, dans leurs titres sur "La culture rongée par les vers". Se réclamant de Lucio Fontana, Antoni Tapies ou Marcel Duchamp, il a intégré les techniques occidentales, le collage d'objets ou de textiles sur ses œuvres.
Synthèse de sa peinture et de ses céramiques, quoi qu'elles se rapprochent plutôt des secondes par leurs évocations poétiques, ses peintures d'émaux sur plaques de porcelaine sont magnifiques. Les dessins abstraits bruns, verts, jaunes de l'une invitent par exemple à "S'enivrer au printemps du ciel reflété dans l'eau". L'exposition dure peu de temps, ne la ratez pas.
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Bai Ming, peintre céramiste, Musée Cernuschi, 7 avenue Velasquez, 75008 Paris
Tous les jours sauf lundi et jours fériés, 10h-18h
Entrée gratuite
Du 10 juillet au 4 août 2014
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