La BD en fête à Angoulême : un bain de bulles et un Grand Prix très attendu pour la 52e édition du festival
Une chose est sûre : la récompense reviendra comme en 2024 à une femme, les finalistes étant trois dessinatrices. Par ailleurs, 44 titres sont en concurrence pour le meilleur album de l'année.
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La 52e édition du festival international de la bande dessinée (Charente) s'ouvre le jeudi 30 janvier avec une exposition sur Superman, des dizaines d'albums en compétition et la remise de son Grand Prix, assuré de revenir de nouveau à une dessinatrice.
Le nom de la successeure de la Britannique Posy Simmonds, 79 ans, distinguée en 2024 pour son œuvre brocardant les mesquineries humaines et littéraires (Tamara Drewe, Gemma Bovery...), sera dévoilé mercredi 29 janvier, à 18 heures, à la veille de l'ouverture au public du Festival international de la bande dessinée (FIBD).
Honneur aux dames...
Une chose est acquise : le Grand Prix, équivalent pour le 9e art du prix Nobel de littérature, sera décerné à une autrice, le processus de sélection mené par un large panel de dessinateurs ayant retenu trois finalistes femmes. Deux sont françaises : Catherine Meurisse, dessinatrice éprise de philosophie et de peinture (Humaine, trop humaine, La Légèreté...) et l'illustratrice onirique et décalée Anouk Ricard (Animan). La troisième, Alison Bechdel, figure américaine de la contre-culture LGBT, fit sensation en 2006 avec Fun Home, roman graphique sur son coming out et celui de son père.
"Les autrices de BD sont là, elles sont là depuis longtemps et il suffisait juste de les mettre en lumière", analyse pour l'AFP Marguerite Demoëte, directrice artistique d'un festival accusé d'avoir, par le passé, invisibilisé les autrices. Si les femmes restent sous-représentées dans la profession (moins d'un tiers d'autrices selon une enquête de 2016), Marguerite Demoëte, nommée à la tête du festival en juin 2023, se félicite d'un changement de regard sur leurs œuvres. "On ne s'attache plus simplement à dire qu'on a une écriture ou un regard féminins, mais on va regarder en quoi elles vont apporter une touche nouvelle aux différents genres de la BD", dit-elle.
Zabou Breitman préside le jury
Un autre temps fort du festival est prévu samedi 1er février avec la remise du Fauve d'or, qui distingue le meilleur album de l'année. Quarante-quatre titres sont en lice, dont le très remarqué Deux filles nues du Français Luz, qui documente la montée du nazisme en Allemagne en épousant le point de vue d'un tableau spolié. Parmi les autres prétendants figurent le surprenant polar L'Expert de l'Allemande Jennifer Daniel et le poignant roman graphique Alison de la Britannique Lizzy Stewart, sur une émancipation artistique au féminin.
Le lauréat sera désigné par un jury présidé par la comédienne et metteuse en scène Zabou Breitman. Angoulême accueillera également quantité de manifestations, dont un "quartier manga", pour célébrer un 9e art qui, bien qu'ayant eu les honneurs d'une rétrospective au Centre Pompidou à Paris en 2024, reste en quête de légitimation. "La reconnaissance de la BD n'est pas nouvelle, mais la grande rétrospective à Pompidou et les plus de cinquante éditions d'Angoulême montrent que cette légitimation est en train d'aboutir", souligne Mme Demoëte.
Superman et les mangakas
Cette année, les visiteurs pourront découvrir l'exposition Superman, le héros aux mille-et-une vies, une rétrospective de l'œuvre de Posy Simmonds et des masterclasses avec les mangakas Makoto Yukimura et Kamome Shirahama. Plusieurs concerts dessinés sont par ailleurs prévus, dont l'un vendredi associant le romancier rappeur Gaël Faye et le dessinateur Sylvain Savoia qui a récemment adapté en BD son roman Petit Pays sur le génocide rwandais.
Sur le plan économique, l'année écoulée a de nouveau montré que la BD restait un mastodonte avec 68,3 millions d'albums et mangas vendus en France en 2024, selon des données de l'institut GfK. Ce chiffre témoigne toutefois d'un tassement de 8,7% par rapport à l'année 2023, tirée par les locomotives Astérix et Gaston Lagaffe.
En amont de l'ouverture du FIBD, une enquête parue jeudi 23 janvier dans L'Humanité Magazine a par ailleurs secoué le microcosme en décrivant un festival "en pleine dérive" et en évoquant le cas d'une salariée licenciée après une plainte pour viol. La direction du festival a répondu en dénonçant des "attaques infondées".
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