Jacques Tardi replonge une dernière fois dans les tranchées avec "Le Dernier assaut"
La première guerre mondiale est un thème central de l'oeuvre de Tardi. Personne mieux que lui n'a su mettre en images l'"innommable boucherie" de la guerre 14-18. Le dessinateur le démontre une nouvelle fois avec "Le dernier assaut", un album comme une "dernière mise au point" sur l'horreur et l'absurdité de ce conflit.
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Plongée au coeur du chaos...
Le ciel est invariablement gris, ne rougeoyant que de l'éclat des tirs d'artillerie. Déluge d'acier, attaques au gaz, paysages dévastés et méconnaissables, corps d'hommes et d'animaux déchiquetés ou en putréfaction.
Depuis 40 ans, et son "Adieu Brindavoine", Tardi a toujours été hanté par la Première Guerre mondiale. Parmi son oeuvre, on se souvient de "C'était la guerre des tranchées", "Putain de guerre" (avec Jean-Pierre Verney) ou encore "Le Der des ders" et "Varlot soldat" (avec Didier Daeninckx). "Le Dernier assaut" (à paraître mercredi) se veut son ultime album sur le sujet.
...avec le brancardier Broutille
On croise le capitaine raciste d'une compagnie décimée de tirailleurs sénégalais, occasion pour Tardi de parler du triste sort des soldats africains, plus tard, lors de la Deuxième Guerre mondiale, "fièrement menés à la défaite par l'invincible armée française".
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On croise aussi avec Broutille des "Bantams", des hommes de petite taille envoyés au front quand l'armée britannique a commencé à manquer de bras. Tardi rappelle que les capacités offensives des Bantams étant "très faibles" (ils portaient le même poids d'équipement et devaient fournir le même travail que les autres soldats), ils furent "vite accusés d'être des trouillards congénitaux".
Beaucoup "furent jugés, condamnés à mort, aux travaux forcés ou à des années d'emprisonnement", rappelle le dessinateur.
Broutille tiendra dans sa ligne de mire un caporal du 16e régiment d'infanterie bavarois, un certain Adolf Hitler. Mais, il ne tirera pas. "Après tout, ce Boche est un pauvre type comme nous autres", se dit le brancardier, désespérant humain dans un monde déshumanisé.
L'album est accompagné d'un CD de Dominique Grange, la compagne de Tardi. "Les deux projets sont aussi indissociables que le sont leurs auteurs", souligne Benoît Mouchart, directeur éditorial de Casterman.
"Le Dernier assaut" de Jacques Tardi et Dominique Grange, 112 pages couleurs, 23 euros, Casterman
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