"Dernier Tango à Paris" : Costa-Gavras et la Cinémathèque font un mea-culpa pour avoir organisé une projection sans mise en contexte

Également interrogés, le directeur général de l'institution, Frédéric Bonnaud, et son programmateur, Jean-François Roger, ont partagé ce mea-culpa, mais également cherché à défendre la position de la Cinémathèque, très critiquée par les féministes sur ces sujets.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le cinéaste franco-grec Costa-Gavras à la cérémonie d'ouverture de la 16e édition du Festival du film Lumière, à Lyon, le 12 octobre 2024. (ARNAUD FINISTRE / AFP)
Le cinéaste franco-grec Costa-Gavras à la cérémonie d'ouverture de la 16e édition du Festival du film Lumière, à Lyon, le 12 octobre 2024. (ARNAUD FINISTRE / AFP)

Les dirigeants de la Cinémathèque française ont fait un mea-culpa jeudi 16 janvier devant la commission parlementaire sur les violences sexuelles, pour ne pas avoir mis en contexte une projection du Dernier Tango à Paris, finalement annulée.

En décembre 2024, une projection de ce film de 1972 de Bernardo Bertolucci, comportant une scène figurant un viol tournée sans le consentement de son actrice Maria Schneider, a été annulée 24 heures avant, officiellement pour raisons de sécurité, face au tollé d'associations féministes. La programmation de ce film sans mise en contexte "a suscité un nombre considérable de réactions", a reconnu à l'Assemblée nationale le cinéaste et président de la Cinémathèque Costa-Gavras, devant la commission sur les violences commises dans les secteurs artistique et médiatique.

"C'est une leçon pour l'avenir"

"Notre volonté était loin de la provocation, elle était de présenter une œuvre importante avec un acteur légendaire", Marlon Brando, a-t-il ajouté. "Le film aurait dû faire l'objet d'une présentation de séance très détaillée et approfondie car (il a eu) des conséquences graves, indiscutablement, sur la vie de Maria Schneider", a poursuivi Costa-Gavras.

"Je prends ma responsabilité dans ce refus" de contextualiser, a-t-il ajouté. "Je regrette profondément que nous n'ayons pas prévu d'accompagner la présentation du film avec un ou une spécialiste. (...) C'est une leçon pour l'avenir."

Frédéric Bonnaud a annoncé que le Conseil d'administration de la Cinémathèque venait de décider de "tenir compte davantage lors de la présentation de certains films de l'éclairage rétrospectif que projettent sur ces œuvres l'écoulement du temps, l'évolution de la société et le respect dû aux victimes".

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