Il y a 60 ans, Roger Vadim révélait Brigitte Bardot dans "Et Dieu…créa la femme"
En décembre 1956, Brigitte Bardot, 22 ans, devenait en un seul film un sex-symbol, l'incarnation de la révolution des moeurs qui s'annonçait : dans "Et Dieu... créa la femme", de Roger Vadim, elle est Juliette, ingénue et provocante à la fois. Aujourd'hui, elle s'amuse du scandale que le film a provoqué dans les milieux conservateurs.
Le tournage de ce film devenu culte reste l'un des grands souvenirs de cinéma de l'ancienne actrice, "dans un village authentique encore loin de la foule déchaînée, plein de charme, de pêcheurs et d'accent du midi", confie-t-elle à l'AFP à l'occasion de cet anniversaire. Son pire souvenir ? "Quand le film s'est arrêté et que le rêve prenait fin avec ma séparation d'avec Vadim..."
Au sommet de sa beauté, avec Saint-Tropez pour cadre, Brigitte Bardot y danse un mambo fiévreux et suggestif, faisant chavirer les prétendants joués par Jean-Louis Trintignant, Christian Marquand et Curd Jürgens. Pour la première fois au cinéma, une femme exprime son désir à l'égal d'un homme. Les ligues de vertus crient au scandale mais BB devient le modèle de nombreuses Françaises.
Des scènes sont coupées par la censure, notamment celle explicite d'un cunnilingus, qu'Arte va dévoiler pour la première fois le 28 décembre, lors d'une soirée anniversaire. Après la diffusion du film, la chaîne proposera "Roger Vadim, Mister Cool", un documentaire inédit d'Olivier Nicklaus.
Vadim : BB était une fille de son temps, sans tabou
Dans la vie, BB affichera le même esprit de liberté que son personnage, "une fille de son temps, affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société", selon Vadim."Brigitte Bardot n'est pas Simone de Beauvoir, mais avec son personnage libre, et libre de son corps, elle a parlé aux femmes de cette époque. BB a été l'un des signes forts dans une période d'ascétisme, avec la volonté de faire bouger les choses", estime Françoise Picq, historienne du féminisme.
Soixante ans après la sortie du film, Brigitte Bardot s'amuse toujours du scandale provoqué dans les milieux conservateurs : "C'était rigolo parce qu'en fin de compte, il n'y a rien de choquant !", estime l'actrice.
Brigitte Bardot : "J'ai adoré ce rôle"
"Le mambo que j'y danse a été totalement improvisé. J'ai laissé libre cours à mon instinct. J'ai dansé comme j'en avais envie, envoutée par la musique, c'est tout ! Ça vous épate hein ?", ajoute BB, qui assure par ailleurs être restée indifférente au grand mouvement d'émancipation suscité par le film. "Je n'ai jamais eu l'esprit tarabiscoté, et j'ai adoré ce rôle écrit sur mesure pour moi, point barre!", dit-elle.Quel regard porte Bardot sur la condition féminine en 2016 ? "Je m'en fous ! La condition animale est beaucoup plus préoccupante", dit-elle à 82 ans, avec son sens intact de la provocation.
Le phénomène BB déclenché par le film ? "Il m'est tombé dessus comme à Gravelotte!", affirme l'ancienne actrice. Le succès aussi, dit-elle : "On ne s'y attend jamais, car on doute toujours."
Dans le portrait qu'il consacre à Roger Vadim, Olivier Nicklaus définit le cinéaste comme celui qui a été le premier à ériger l'hédonisme en vertu, à la scène comme à la ville. Le cinéaste assure qu'il a laissé BB "jouer avec ses défauts et ses qualités un personnage pas exactement le sien, mais correspondant à sa nature".
Un film qui a rapporté plus de devises que la Régie Renault
"J'ai trouvé Vadim sublime de beauté, mais je n'aurais jamais pensé qu'il tomberait amoureux de moi. Tout ce que j'ai appris, je l'ai appris avec lui", confie l'actrice."Et Dieu créa... la femme" scellera toutefois la fin de leur amour. Ils divorcent le 6 décembre 1957, un an après la sortie du film. Pendant le tournage, Brigitte Bardot est tombée amoureuse de Trintignant.
"Le film a été notre enfant artistique. Ce fut une façon merveilleuse de rompre !", a commenté Vadim.
Avec plus de 4 millions d'entrées en France et le double aux USA, malgré la censure, "Et Dieu... créa la femme" rapporta plus de devises que la Régie Renault, selon Antoine Pinay, alors ministre des finances du général de Gaulle.
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