Mort de Claudia Cardinale : les hommages à Paris et à Rome à "l'une des plus grandes actrices italiennes de tous les temps"

"Elle est la seule fille simple et saine dans ce milieu de névrosés et d'hypocrites", disait d'elle Marcello Mastroianni. Claudia Cardinale, légende du cinéma italien qui fut la muse des plus grands réalisateurs et l'incarnation d'une indomptable beauté, s'est éteinte mardi 23 septembre à 87 ans. Depuis l'annonce de son décès, les hommages pleuvent, en France où elle résidait et en Italie, son pays d'origine.

Claudia Cardinale était "une star italienne et mondiale" que "nous Français porterons toujours dans notre cœur dans l'éternité du cinéma", a réagi mercredi Emmanuel Macron sur X. "Claudia Cardinale incarnait une liberté, un regard, un talent qui ajouta tant aux œuvres des plus grands, de Rome à Hollywood, et Paris, qu'elle choisit comme patrie", a écrit le président français.

"Claudia Cardinale s'est éteinte. Son regard, sa voix et son aura habitent à jamais l'histoire du cinéma", écrit sur le réseau social X la ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati. L'actrice et mannequin, icône du cinéma des années 1960, était une "Française de cœur, muse des plus grands". "Elle incarna avec éclat la liberté, la force et l'élégance", lui rend hommage Rachida Dati, qui exprime des "pensées émues à ses proches et à tous ceux qu'elle a inspirés".

Par la voix de son délégué général Thierry Frémaux, le Festival de Cannes a rendu hommage à une "Italienne aventurière, libre et ardente" qui "a emporté nos coeurs de film en film (...) toujours avec le rayonnement de la joie et de l'audace". Claudia Cardinale a illuminé des films devenus des chefs-d'œuvre du cinéma mondial, de Rocco et ses frères au Guépard. "La fille à la valise est partie, l'Angelica du Guépard n'ouvrira plus le bal", a réagi à son tour Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes, auprès de l'AFP. "Elle était belle, simple, sans histoire, mais quand la caméra tournait, elle s'illuminait d'un sourire et d'un regard affectueux que soulignait sa voix rauque. Les grands l'ont magnifiée, elle les a servis et nous, nous avons aimé tendrement cette tendre personne."

À Rome, le quotidien La Repubblica parle de "la diva rebelle du cinéma italien", tandis que l'agence de presse nationale ANSA dit adieu à "la diva qui fut anti-diva". La mort de Claudia Cardinale marque la disparition "d'une des plus grandes actrices italiennes de tous les temps", a réagi le ministre italien de la Culture Alessandro Giuli. "Incarnation d'une grâce toute italienne et d'une beauté particulière, elle a participé au cours de sa longue carrière à plus de 150 films, dont certains sont considérés comme des chefs-d'œuvre du cinéma d'auteur", a indiqué le ministre dans un communiqué. "Connue dans le monde entier, elle a su inspirer par son talent exceptionnel les principaux réalisateurs du XXe siècle", a-t-il ajouté. De son côté, le président italien Sergio Mattarella a évoqué "une artiste extraordinaire, une héroïne inoubliable du cinéma italien et international".

La Mostra de Venise à son tour a salué "une femme à la détermination inébranlable et une star extraordinaire qui a illuminé le cinéma d'auteur italien et mondial". "Elle était peut-être la plus belle étoile de la période la plus belle et la plus riche de notre cinéma", ont écrit les responsables des légendaires studios romains Cinecittà, Antonio Saccone et Manuela Cacciamani, où plusieurs de ses films ont été tournés.

La Galerie des offices, ensemble muséal incontournable de Florence, rend enfin un tendre hommage à l'actrice en évoquant dans un post sur X une robe portée par elle lors de ses auditions pour le Guépard de Visconti. Elle est aujourd'hui conservée au Musée de la mode du palais Pitti. La question posée par le musée : "Qui peut entrer dans une telle robe à la taille de guêpe ? Un seul nom... Claudia."