: Reportage "Le cœur grand ouvert", Diane Kruger, présidente du jury, illumine la cérémonie d'ouverture du 18e Festival du film francophone d'Angoulême
Le festival, qui se déroule du 25 au 30 août à Angoulême, fête sa majorité sous le signe du Québec.
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Le 18e Festival du film francophone d'Angoulême (FFA) s'est ouvert lundi 25 août sous un soleil de plomb, et sous le signe du Québec, dont le cinéma est célébré cette année. Le film de Thierry Klifa, La Femme la plus riche du monde, a ouvert le bal, offrant à la cérémonie d'ouverture une belle brochette de stars, d'Isabelle Huppert, en reine de la soirée, à Laurent Lafitte, en passant par Marina Foïs et Raphaël Personnaz.
18h00. À son arrivée devant le théâtre d'Angoulême, Diane Kruger, la présidente du jury 2025, petite robe grise et escarpins, se prête en toute décontraction au jeu des selfies et des autographes avec le public ravi, massé devant le théâtre d'Angoulême.
"Je suis très heureuse. Je suis touchée que vous me considériez comme assez francophone pour présider ce magnifique festival. Ici, nous sommes dans une bulle de cinéma, et c'est ce que je préfère au monde. Et en plus, à Angoulême, on partage ce bonheur avec le public", lâche celle qui déclare avec malice aimer particulièrement s'entendre appeler "Madame la présidente".
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"Je n'ai rien voulu savoir avant de venir sur les films en compétition", poursuit-elle, entourée par le jury composé de la critique Fabienne Pascaud, la chanteuse Imany, le réalisateur Fabrice du Welz, le comédien Patrick Mille, l'actrice québécoise Sara Montpetit, et l'acteur Simon Thomas.
"C'est un jury avec des personnalités qui viennent de milieux et de pays différents. J'aimerais qu'on accueille les films de la compétition avec le cœur grand ouvert, et j'ai hâte d'entendre les différents points de vue", ajoute Diane Kruger avant d'entrer dans la salle.
"Vive le Québec film !"
C'est ensuite sous l'archet lumineux et virtuose du "violoniste le plus rapide du monde", le montréalais Eric Speed, que s'ouvre la cérémonie. Le Québec est bien là, et le festival entend rendre hommage à son cinéma, avec un programme alléchant : dix films incontournables à (re)découvrir, de Xavier Dolan à Monia Chokri, en passant par Denis Villeneuve. Le festival propose également un focus sur l'œuvre de Denys Arcand (Le Déclin de l'empire américain). Ses films sont projetés pendant toute la durée du festival et le réalisateur emblématique offre une "classe de maître" le jeudi 28 août.
"Merci au public français, merci pour vos coups de cœur et merci pour votre amour du cinéma. Partout où je vais, je sens un vent d'amour extraordinaire des Français envers le Québec. Ça rend mon travail plus facile parce que vous participez avec nous à ce grand remue-ménage que les Américains sont en train de faire en ce moment", déclare avec émotion le délégué général du Québec en France, avant de conclure avec un malicieux "Vive le Québec film !".
L'âme du Québec s'invite un peu plus tard dans la soirée avec l'irruption réjouissante de l'un de ces plus fameux chantres. "Je ne vais pas vous chanter ma meilleure chanson, mais la plus courte", s'amuse Robert Charlebois, devant son piano, tout de blanc vêtu. "On va improviser quelque chose avec Eric Speed et Gaston, le garçon qui s'est occupé de mes bagages pendant mon voyage jusqu'ici, et qui veut embrasser une carrière de danseur. Je crois en toi Gaston !", lance le chanteur avant d'entonner deux chansons dont Lindberg, qu'il a dédiée à Thierry Ardisson, disparu en juillet 2025.
"Le grand rendez-vous de la rentrée"
Dans la salle, les réalisatrices et réalisateurs des dix films en compétition pour décrocher le Valois de diamant, plus haute distinction du festival remportée en 2024 par Vingt Dieux de Louise Courvoiser. Sont notamment en compétition pour le Valois cette année Les enfants vont bien, en salle le 3 décembre, le quatrième film du réalisateur de 25 ans Nathan Ambrosioni (Toni en famille), avec Camille Cottin et Juliette Armanet (Partir un jour, film d'ouverture du Festival de Cannes 2025) dans le rôle de deux sœurs dont l'une disparaît.
En compétition également, Furcy, né libre d'Abd Al Malik, un film sur l'esclavage avec Romain Duris, La Poupée de Sophie Beaulieu, une comédie complètement déjantée avec Cécile de France et Vincent Macaigne, à l'affiche d'un autre film en compétition, Muganga-Celui qui soigne de Marie-Hélène Roux, avec Isaach de Bankolé dans le rôle de Denis Mukwege, médecin congolais, prix Nobel de la paix, qui soigne, au péril de sa vie, des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo. Les Invertueuses, un premier film signé Chloë Haïcha Boro, ou encore Promis le ciel d'Erige Sehiri, un portrait de migrantes africaines avec Aïssa Maïga, avait fait l'ouverture de la catégorie Un certain regard à Cannes en mai.
Outre ces dix films en compétition, de nombreux longs-métrages venus du monde francophone sont présentés à Angoulême en avant-première, comme le film d'ouverture signé Thierry Klifa, une véritable charge contre le pouvoir de l'argent, Météors, second long-métrage de fiction d'Hubert Charuel après Petit Paysan (2017), ou Les Rêveurs, adaptation de son roman par Isabelle Carré, présenté au théâtre mercredi, suivi par une lecture avec son frère et le lendemain par une table ronde sur la vulnérabilité psychologique, animée par l'actrice. Une comédie signée Vinciane Millereau, C'était mieux demain clôturera samedi la 18e édition du festival.
Des signatures, des découvertes, des courts-métrages, des documentaires, des coups de cœur… Plusieurs dizaines de films sont présentés à Angoulême pendant toute la semaine du festival, véritable baromètre du cinéma francophone. "C'est devenu le grand rendez-vous de la rentrée qui joue un rôle essentiel pour la filière. C'est ici que se forge le bouche-à-oreille, et on sait à quel point c'est important", souligne Olivier Henrard, directeur général délégué du CNC, qui salue la diversité, "nécessaire" et "l'engagement remarquable du festival dans l'espace francophone". "Les pieds dans le territoire, et la tête dans l'universel du cinéma", ajoute Olivier Henrard.
"Je suis même devenu un peu la Menie Grégoire locale"
Le FFA a aussi pour ambition de rendre le cinéma accessible. Véritable succès populaire, la billetterie affichait quasi complet, et plus de 3 600 pass étaient déjà vendus avant même l'ouverture du festival. Ce pass, 25 euros pour 10 entrées, donne accès aux 185 séances proposées.
"Quelqu'un hier m'a dit dans la rue, maintenant ça fait dix-huit ans, vous devez commencer à avoir l'habitude", déclare Marie-France Brière, fondatrice avec Dominique Besnehard du festival. "Mais on n'arrive pas à avoir l'habitude, c'est incroyable. Peut-être qu'on est un peu fous", suggère-t-elle. "Ça fait dix-huit ans, j'ai l'impression que c'est plus compliqué de monter les marches, mais le cœur est toujours là", déclare Dominique Besnehard. "Angoulême est une ville où je me sens bien", poursuit-il. "Dès le mois de juillet, je viens distribuer des tracts, je viens parler au public, je suis en campagne !", confie-t-il sur la scène du théâtre.
"Bien sûr, ce qui me plaît, c'est de voir avant le festival tous ces films pour la sélection, mais venir ici, et être au milieu de la population d'Angoulême, c'est ça que j'aime. (…) Je suis même devenu un peu la Menie Grégoire locale, tout le monde me raconte ses petites histoires, et je peux faire changer une majorité…", s'amuse l'agent artistique, qui fait éclater de rire le public, composé pour beaucoup d'Angoumoisins. "Ce soir, j'ai une autre grande raison d'être heureux, c'est qu'il y a Isabelle Huppert qui est là", conclut-il.
La cérémonie s'achève. Extinction des feux et place au cinéma. Le générique du film d'ouverture est lancé, avec Isabelle Huppert, stupéfiante dans le rôle de La Femme la plus riche du monde, le festival peut commencer.
Festival du film francophone d'Angoulême, du 25 au 30 août 2025
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