"Tron: Arès" : sans être précurseur, le film s'amuse habilement avec les règles de la saga de science-fiction devenue culte
Dans ce troisième opus de la saga quarantenaire, l'IA quitte son serveur et se bat au disque laser dans les rues de New York.
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Dans une industrie qui se complait des remakes, il est presque rafraîchissant de voir un univers établi tenter de pousser toujours un peu plus loin ses idées et de les accommoder à l'air du temps. Quarante-trois ans après la création de son univers, Tron: Arès de Joachim Ronning est le troisième opus de la saga de science-fiction devenue culte pour ses effets spéciaux avant-gardistes, ses combats de disques fluo, ses courses de motos, une mémorable bande-originale des Daft Punk et, surtout, une exploration précoce de l'intelligence artificielle.
Ce troisième volet, en salle mercredi 8 octobre, s'attèle aux frontières de plus en plus floues entre humanité et IA, mais ne parvient pas à se montrer aussi précurseur que ses deux premiers.
Nous sommes quarante-trois ans après la téléportation du concepteur de jeux vidéo Kevin Flynn au sein de l'univers virtuel du réseau d'Encom : un monde où les programmes de jeux vidéo prennent l'apparence des humains qui les ont créés et y vivent leur propre petite vie.
Ce réseau, The Grid, est de nouveau dirigé par un Dillinger (famille d'antagonistes des premiers films), Julian (Evan Peters), à la tête d'une entreprise de tech sur le point de vendre à ses actionnaires une technologie révolutionnaire.
Les IA de l'autre côté du miroir
Julian Dillinger, imprudent visionnaire, a créé une IA anthropomorphe capable de se matérialiser dans le monde réel. Aussi guerrière que son nom l'indique, Arès (Jared Leto) est parfaite. À un dysfonctionnement près : sa présence hors de The Grid ne peut durer que vingt-neuf minutes.
En parallèle, Eve Kim (Greta Lee), nouvelle co-PDG de l'entreprise Encom, découvre la "Permanence", un code qui permettrait à une IA anthropomorphe de vivre parmi nous indéfiniment. Prêt à tout pour obtenir ce code, Julian Dillinger envoie à sa poursuite l'éphémère et "remplaçable à l'infini" Arès. La machine à tuer part en chasse dans un monde d'humains dotés d'émotions. Où se trouvent les limites de son "intelligence" ?
Et l'homme créa la machine à son image
En 2025, il est ambitieux de s'aventurer sur le terrain de l'intelligence artificielle, tant le sujet a été exploité dans tous les sens imaginables – au cinéma, bien sûr, mais aussi dans la littérature, la bande dessinée, voire l'industrie musicale.
Alors forcément, les tâtonnements de Tron: Arès ne semblent plus aussi avant-gardistes qu'ils pouvaient l'être en 2010… ou en 1982 ! Les spectateurs connaissent désormais les opportunités et les déboires de l'IA : les débats autour des armes autonomes, la frontière entre l'humain et la machine. De nombreux cinéastes l'ont explorée auparavant, sans doute plus en profondeur : Spike Jonze dans Her ou Alex Garland dans Ex Machina, pour ne citer qu'eux.
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Joachim Ronning n'abandonne pas l'idée pour autant et continue de creuser le riche univers qu'il a entre les mains. Dans une forme de constructivisme social, Tron: Arès défend que c'est au créateur d'insuffler à sa technologie – un outil parmi tant d'autres – son but. L'IA n'est que le reflet de son créateur, dont les défauts et les obsessions déteignent dans le programme. Au bon créateur reviendra la gentille IA. Au cupide inventeur, la destruction. Si le propos est peut-être un peu binaire et naïf, Tron: Arès a au moins le mérite de le tenir de bout en bout.
En quarante ans, Tron est devenu une marque de fabrique : des effets spéciaux avant-gardistes, un univers de néons épurés et une BO électronique construite comme un hommage aux jeux vidéo.
Le retour des courses de motos sur du synthwave épique
Tron: Arès coche minutieusement toutes les cases. La transposition des combats aux possibilités virtuelles infinies dans The Grid est habile et crédible, en plus de s'ancrer durablement dans la rétine. Les courses de motos quittent leur linéarité et s'élancent à toute allure dans les rues de New York.
Quant à la bande originale, si certains fans espéraient que les Daft Punk se réunissent pour l'occasion, Disney s'est tourné vers le duo Nine Inch Nails, composé de Trent Reznor et Atticus Ross. Les compositeurs de The Social Network et, plus récemment, de Challengers n'en sont plus à leur coup d'essai : ils ont ressorti leurs meilleurs synthétiseurs et leurs rythmes effrénés.
En multipliant les clins d'œil et les références aux fans de la saga tout en ouvrant suffisamment les codes de son univers pour le rendre accessible à un nouveau public, Tron: Arès réussit au moins le pari d'être très divertissant, à défaut d'être totalement novateur. Peut-être aurons-nous l'occasion d'en savoir plus dans une possible suite, que le film laisse, plus ou moins subtilement, entrevoir.
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La fiche
Genre : Science-fiction
Réalisation : Joachim Ronning
Avec : Jared Leto, Greta Lee, Evan Peters, Gillian Anderson
Pays : États-Unis
Durée : 1h59
Sortie : 8 octobre 2025
Distributeur : The Walt Disney Company France
Synopsis : L'étonnante aventure d'un programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui marquera la première rencontre de l'humanité avec des êtres dotés d'une intelligence artificielle…
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