Guide Michelin : "Quand vous avez l'impression de ne plus servir à rien, ça fait mal au ventre", confie un chef du Lot, un an après la perte de son étoile

La sanction est tombée : 23 établissements étoilés ont été déclassés en 2025 par le prestigieux guide culinaire. Patrick Lagnès, qui a vécu la situation l'année dernière, raconte cette véritable blessure.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
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Temps de lecture : 2min
L'une des fameuses étoiles Michelin, remises aux chefs par le guide culinaire. (MARCUS BRANDT / DPA)
L'une des fameuses étoiles Michelin, remises aux chefs par le guide culinaire. (MARCUS BRANDT / DPA)

Rétrogradé. Avant la remise de ses étoiles pour 2025 lors d'une cérémonie le 31 mars, le guide Michelin a procédé à ses rétrogradations jeudi 20 mars, révélant par exemple la perte par le chef français Georges Blanc de sa troisième étoile, 44 ans après son obtention.

Au total, 23 établissements étoilés ont été déclassés cette année : le trois étoiles du Georges Blanc à Vonnas, dans l'Ain, un deux étoiles (Le Puits Saint-Jacques du chef William Candelon, dans le Gers) et 21 autres ont perdu leur unique étoile, dont cinq en raison d'un changement d'orientation ou de propriétaires, indique le guide. 

"Plus de 50%" de chiffre d'affaires en moins

Anecdotique pour certains, la perte d'une étoile est, parfois, pour ses professionnels passionnés une véritable blessure. Un an après le coup de fil redouté, Patrick Lagnès n'a rien oublié de la perte de son unique étoile : "Vous ne faites plus partie des étoilés, et là, ça fout vraiment un coup. Depuis 26 ans, je n'ai travaillé en cuisine que pour mes clients et ensuite pour le Michelin. Ce n'est pas rien. Donc, quand vous avez l'impression de ne plus servir à rien, ça fait mal au ventre", glisse-t-il à franceinfo.

Cette année, Patrick Lagnès voulait changer sa vaisselle un peu vieillissante. S'il avait prévu d'investir 20 à 30 000 euros pour donner un coup de frais à son restaurant, Au Déjeuner de Sousceyrac, en plein cœur du Lot, le projet est repoussé.

"Certains collègues me disaient que la perte d'une étoile nous fait perdre une vingtaine de pourcents de chiffre d'affaires. Nous, on est nettement au-dessus en chiffre d'affaires. Ça fait plus de 50%. À Sousceyrac-en-Quercy, si vous n'êtes pas très bien noté, les gens préfèrent aller ailleurs que de venir en race campagne, comme chez nous. Et là, on commence à se faire un peu de souci", reconnaît le chef, qui avait obtenu son étoile en 2008.

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