Festival d'Avignon 2025 : la 79e édition met à l'honneur la langue arabe à travers les spectacles d'une quinzaine d'artistes
Ce rendez-vous international du théâtre, qui se tient du 5 au 26 juillet, comprend 42 spectacles répartis sur 300 représentations, dont 32 créations 2025 et 20 en première à Avignon.
"Langue de dialogue" et de "richesse", cinquième langue la plus parlée au monde : le 79e Festival d'Avignon célèbre la langue et la culture arabes à travers des spectacles de danse et de musique d'une quinzaine d'artistes. Le festival, qui avait invité la langue anglaise en 2023, puis l'espagnol en 2024, entend, à chaque fois, élargir son horizon en termes de programmation. Il espère aussi drainer un public plus large, parlant la langue invitée.
Voici un panorama non exhaustif des artistes invités, implantés entre Europe, pourtour méditerranéen et Moyen-Orient, et dont certains sont des habitués des scènes européennes et/ou du festival.
"C'est une bonne chose que ces voix soient entendues"
Le chorégraphe et dramaturge libanais Ali Chahrour vit à Beyrouth. L'actualité politique, religieuse ou culturelle de son pays n'est jamais loin. La pièce qu'il présente samedi – Lorsque j'ai vu la mer (danse, texte et musique) – est née pendant la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah pro-iranien à l'automne 2024, lorsque des centaines de travailleuses migrantes ont été abandonnées par leurs employeurs ayant fui les bombardements israéliens.
"En cette période très difficile que traverse le monde arabe, c'est une bonne chose que ces voix et cette langue soient entendues à Avignon", dit l'artiste de 36 ans à l'AFP, venu à Avignon en 2016, 2018 et 2022.
Autre artiste engagé : Bashar Murkus, représentant d'un théâtre palestinien indépendant. Ce jeune directeur du théâtre Khashabi qu'il a fondé en 2015, à Haïfa, dans le nord d'Israël, revendique un théâtre indépendant, fonctionnant sans subvention du gouvernement israélien. En 2014, dans The Parallel Time, il avait mis en scène la question controversée des prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. En 2022, son spectacle Milk, présenté à Avignon, interrogeait le rôle des femmes dans la guerre. Le spectacle de l'édition 2025, Yes Daddy (théâtre, images visuelles), qu'il présente avec le dramaturge Khulood Basel et qui raconte l'histoire d'un vieil homme et un escort, sera l'un des seuls faisant entendre la langue arabe dans la cité papale.
L'arabe "passe par le corps, des attitudes, des postures"
La metteuse en scène franco-irakienne Tamara Al Saadi, qui fait du théâtre en France depuis 2012, ponctue sa pièce, Taire, de chants arabes, avec une partition chantée spéciale composée par un musicien libanais, Bachar Mar-Khalifé, et jouée en direct par trois performeurs. Le mélange du français et de l'arabe et la place de cette langue dans la société française est l'un des fils rouges de ses pièces.
"Parfois, on n'a pas besoin de texte. Le texte est dans le corps", affirme Sofiane Ouissi qui avec sa sœur Selma forme un couple de chorégraphes travaillant entre Tunis, Paris et Lille. Ils présentent Laaroussa Quartet (danse), l'histoire d'une communauté de femmes du nord-ouest du pays, potières, qui se transmettent un savoir ancestral de mère en fille : le façonnage de poupées d'argile. Selon lui, l'arabe, pluralité de cultures, "passe par le corps, des attitudes, des postures". De son côté, la chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen, qui travaille à Marrakech, imagine, sur le parvis du Palais des papes, une performance participative, qu'elle voit comme une démarche artistique ouverte "à la diversité", "qui circule du Maroc vers Avignon, Brest, Paris...".
Hommage à Oum Kalthoum
Voix majeure du monde arabe, la diva égyptienne Oum Kalthoum, disparue il y a cinquante ans, est au cœur d'une création musicale qui réunira les chanteuses françaises Camélia Jordana, la Franco-algérienne Souad Massi ou encore le rappeur franco-algérien Danyl, aux influences raï. Par ailleurs, Nour, une nuit de concerts, lectures et projections, est organisée en lien avec l'Institut du monde arabe de Paris.
À noter enfin que la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, Goncourt 2016 pour Chanson douce, proposera, dans le cadre des Fictions de France Culture, un texte inédit dans lequel elle se demandera "pourquoi est-ce que je ne parle pas l'arabe, ma langue ?".
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