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Etats-Unis : après les acteurs d'Hollywood, les comédiens de jeux vidéo font à leur tour grève contre l'intelligence artificielle

Le syndicat SAG-AFTRA a lancé un mouvement, vendredi, contre plusieurs géants du secteur. Les artistes demandent de mettre en place des garde-fous contre l'utilisation de leurs voix ou de leurs mouvements par l'IA.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 27/07/2024 11:02 Mis à jour le 27/07/2024 11:22

Temps de lecture : 2min

Un mouvement de grève des acteurs de jeux vidéo au salon spécialisé Comic-Con, vendredi 26 juillet 2024, à San Diego (Etats-Unis). (CHRISTY RADECIC / AP / SIPA)

Après s'être battu contre les studios américains, le puissant syndicat d'acteurs SAG-AFTRA s'attaque aux géants du jeu vidéo. Il a lancé une grève, vendredi 26 juillet, contre plusieurs entreprises de cette industrie qui brasse plus de 100 milliards de dollars par an. En cause, l'intelligence artificielle (IA), comme lors des grèves qui ont paralysé Hollywood l'an dernier.

Les revendications des comédiens du jeu vidéo sont similaires à celles portées en 2023 : ils veulent pouvoir avoir des garde-fous garantissant que l'utilisation de leurs voix ou de leurs mouvements pour nourir l'IA se fait avec leur consentement, et contre une rémunération équitable.

Menées avec des poids lourds du secteur, comme Activision, Disney, Electronic Arts et Warner Bros Games, les négociations concernent environ 2 600 artistes qui assurent le doublage de jeux vidéo, ou dont les mouvements servent à animer les personnages de synthèse.

Une tendance à considérer les acteurs "comme des données"

Les développeurs de jeux vidéo ont tendance à considérer les acteurs "comme des données", a expliqué à l'AFP Ray Rodriguez, qui a mené les pourparlers pour le syndicat. "Le fait qu'ils se considèrent comme des entreprises technologiques" provoque chez eux une "réticence à s'apercevoir de la valeur de la performance" artistique dont ils bénéficient, a-t-il ajouté vendredi lors du Comic-Con, à San Diego, en Californie. Pourtant, "ils obtiennent des interprétations nuancées, informées par la psychologie du personnage et les circonstances", a-t-il rappelé.

Les colosses de l'industrie ont mis une offre sur la table mais ils tentent d'exploiter des "failles" légales et technologiques, analyse pour sa part Sarah Elmaleh, présidente du comité de négociation de SAG-AFTRA. Car l'intelligence artificielle dite générative ne permet pas seulement de copier un acteur existant. Elle peut aussi créer de nouvelles voix ou de nouveaux mouvements corporels, à partir d'enregistrements de plusieurs comédiens.