La première édition des prix MeTooMedia récompense le livre d'Anouk Grinberg et la rappeuse Juste Shani

La première édition des prix MeTooMedia a notamment récompensé l'actrice et écrivaine Anouk Grinberg et plusieurs œuvres culturelles pour avoir "contribué à briser le silence sur les violences sexistes et sexuelles", dans la soirée du jeudi 9 octobre lors d'une cérémonie à Paris, au théâtre de la Concorde.

Au total, neuf prix MeTooMedia créés par l'association du même nom ont été remis lors d'une cérémonie qui a salué l'engagement de "celles et ceux qui brisent le silence sur les violences sexistes et sexuelles à travers le journalisme, la littérature, l'art, la scène ou la musique", indique un communiqué. "Cette cérémonie est l'aboutissement du travail mené par MeTooMedia pour sensibiliser les rédactions et les milieux culturels à leur responsabilité dans le traitement des violences sexistes et sexuelles", a souligné Emmanuelle Dancourt, présidente de l'association.

Pour son livre Respect (Éditions Julliard), Anouk Grinberg a décroché le prix de la meilleure œuvre littéraire. Elle y raconte les violences subies dans son enfance et le silence dans le milieu du cinéma. Celui de la meilleure œuvre musicale est allé à l'un des nouveaux visages du rap français, Juste Shani, pour son titre Princess. Vue dans des festivals comme en première partie de MC Solaar et Youssoupha, la rappeuse a sorti cette année un nouvel EP, Diamant noir. Le Collectif #MeTooThéâtre a remporté le prix de la meilleure œuvre scénique pour Les Histrioniques - Un trou dans la raquette. La meilleure œuvre cinématographique, elle, est revenue à Philippe Faucon pour la série Nismet diffusée sur Arte.

Mettre en lumière les violences pour les faire reculer

Le trophée du meilleur reportage audiovisuel a été décerné à Ariane Griessel, pour son enquête diffusée sur France Inter Violences conjugales, les entendez-vous dans nos campagnes ? Le prix du jury, présidé par la journaliste Giulia Foïs, a été remis au journal d'information numérique Mediapart pour l'ensemble de son travail sur le sujet des violences sexistes et sexuelles. "Ces prix récompensent celles et ceux qui choisissent de voir, d'écouter et de raconter. Mettre en lumière les violences, c'est déjà commencer à les faire reculer", a affirmé Mejdaline Mhiri, présidente de l'association Femmes Journalistes de Sport, coorganisatrice du prix. Le prix d'honneur a distingué la journaliste et réalisatrice japonaise Shiori Ito, pionnière du mouvement #MeToo dans son pays.

L'association MeTooMedia, créée en 2021, lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les médias et la culture "afin de briser l'omerta dans ces secteurs en soutenant les victimes et en transformant les pratiques professionnelles". Elle bénéficie du soutien du ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Fondation des femmes.

Palmarès de la première édition MeTooMedia :

Meilleure œuvre littéraire : Anouk Grinberg, Respect (Éditions Julliard)
Meilleur article de presse généraliste : Emmanuelle Anizon, La Toile, L'Obs
Meilleur article de presse sport (prix porté par Femmes journalistes de sport) : Dorine Besson, Je n'ai peur ni des talibans ni de mourir, L'Équipe
Meilleur reportage audiovisuel : Ariane Griessel, Violences conjugales, les entendez-vous dans nos campagnes ?, Enquête radio, France Inter
Meilleure œuvre scénique : Collectif #MeTooThéâtre, Les Histrioniques - Un trou dans la raquette
Meilleure œuvre musicale : Juste Shani, Princess
Meilleure œuvre cinématographique : Philippe Faucon, Nismet (série) - Alef One/Arte
Prix d'honneur : Shiori Ito, Black Box Diaries (documentaire)
Prix du jury : Mediapart