"La vie ressemble à ça" : Titiou Lecoq signe un livre-miroir, intime et universel

Son nouveau roman mêle confidences personnelles, réflexions sociétales et fragments de vie dans un format hybride, entre journal intime et carnet de notes.

Article rédigé par Paul Ripert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
L'écrivain Titiou Lecoq pose lors de l'émission télévisée "La Grande Librairie", le 13 octobre 2021. (ERIC FOUGERE / CORBIS / GETTY IMAGES)
L'écrivain Titiou Lecoq pose lors de l'émission télévisée "La Grande Librairie", le 13 octobre 2021. (ERIC FOUGERE / CORBIS / GETTY IMAGES)

Célèbre pour ses essais et romans notamment sur le féminisme, la romancière et essayiste Titiou Lecoq a démarré en lançant, en 2008, son blog Girls and Geeks. Avec pour premier post Putain de rupture, le ton était donné. Pendant plus de dix ans (le dernier post date du second confinement), celle qui est aussi journaliste a raconté avec humour et fantaisie, dans un style libre, sa vie quotidienne à Paris.

Son nouveau roman, La vie ressemble à ça, publié jeudi 25 septembre aux éditions de L'Iconoclaste, se rapproche à la fois de l'esprit du blog et des romans et essais qui ont suivi. Sorte de livre d'auto-assistance, écrit avec l'intention d'instruire les lecteurs sur la résolution de problèmes personnels, l'ouvrage fourmille d'idées. Titiou Lecoq raconte avec poésie l'insignifiance des grandes histoires et la beauté de la vie quotidienne.

Floraison de pensées et de conseils

Dans un format mi-journal intime, mi-note de téléphone, La vie ressemble à ça propose une succession de pensées et d'idées qui, comme elle l'affirme, doivent être gardées pour être transmises à ses enfants. De la transpiration la nuit aux applications pour suivre son poids, en passant par les repas d'Adam Smith et la charge mentale des femmes, chaque chapitre est une petite capsule de réflexions et d'histoires imagées qui nous en apprennent autant sur l'autrice que sur nous-mêmes.

Avec des phrases courtes et ciselées, elle parle de tout et part dans tous les sens, parce que sa vie, et la vie de manière générale, ressemble à cela. Plus que des solutions à nos problèmes, Titiou Lecoq nous livre des conseils variés : comment éduquer un garçon, comment parler de ses doutes ou encore comment gérer la parentalité.

On retrouve bien sûr ses thèmes de prédilection comme la domination masculine et l'invisibilisation des femmes dans l'histoire. Ici, ce ne sont pas de longues études techniques. Bien que les chapitres soient courts et les réflexions succinctes, les mots ne perdent pas pour autant de leur puissance. Par exemple, en quelques phrases marquantes, l'autrice nous parle de la nécessité de toujours espérer, dans un monde de plus en plus difficile. Car l'espoir n'est pas une action passive, c'est un mouvement, une arme.

“L’espoir est une exigence intellectuelle, un muscle qui se travaille. Il est beaucoup plus facile de penser que tout est foutu d’avance. L’espoir est exigeant.”

Titiou Lecoq

"La vie ressemble à ça", page 41

Lire La vie ressemble à ça redonne l'envie de glisser un carnet dans notre sac, pour pouvoir à chaque instant noter des pensées qui nous traversent l'esprit ou des souvenirs, afin de les graver sur du papier et de ne pas les oublier.

Ce livre est un copain de route, un manuel que l'on peut ouvrir à n'importe quelle page, lire un petit bout avant de se coucher le soir ou bien le dévorer d'une traite, emporté par ses idées si différentes, mais qui forment, prises dans leur globalité, un tout, la vie.

"La vie ressemble à ça", Titiou Lecoq, éditions de L'Iconoclaste, 244 pages, 20,90 euros

Couverture du livre "La vie ressemble à ça" de Titiou Lecoq. (EDITIONS L'ICONOCLASTE)
Couverture du livre "La vie ressemble à ça" de Titiou Lecoq. (EDITIONS L'ICONOCLASTE)

Extrait : "Personne ne nous demande de réaliser maintenant l'égalité femme/homme ou de sauver le monde. Pour moi, tout a été plus simple à partir du jour où j'ai compris que je ne verrais pas cette égalité de mon vivant. Nous ne sommes pas le point d'aboutissement de l'histoire, nous sommes un maillon. Garder le féminisme vivant, conserver sa flamme, sa révolte, sa place dans l'espace mental collectif, c'est le premier enjeu. C'est ce que nos prédécesseuses ont fait, et ce que nous devons perpétuer." (page 36)

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