Raphaël Enthoven au festival littéraire de Besançon : le philosophe regrette une phrase "malheureuse" sur les journalistes de Gaza et se rendra au festival pour s'expliquer

"Il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse", avait écrit Raphaël Enthoven sur X le 15 août dernier.

Article rédigé par franceinfo
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Raphaël Enthoven, philosophe et écrivain (JOEL SAGET / AFP)
Raphaël Enthoven, philosophe et écrivain (JOEL SAGET / AFP)

Déprogrammé du festival littéraire de Besançon "Livres dans la Boucle" en raison de ses propos sur les journalistes de Gaza, Raphaël Enthoven va finalement pouvoir y participer, a annoncé lundi 8 septembre la maire de la ville. Le philosophe se rendra au festival et s'expliquera sur une phrase "malheureuse", déclare-t-il mardi à France Inter.

"Je n'aurais jamais dû écrire la phrase : 'Il n'y a aucun journaliste à Gaza'", reconnaît le philosophe. "Même si des combattants du Hamas n'hésitent pas à porter des gilets presse, même si des dizaines de pseudo-journalistes sont en réalité là-bas des cadres de l'organisation terroriste, même si c'est difficile, impossible de travailler là-bas sans que le Hamas ne vous surveille, il y a sur place des gens qui tentent, au péril de leur vie, d'exercer leur métier dans l'indépendance et il faut leur rendre hommage", explique-t-il.

Au moins 210 journalistes tués à Gaza

Selon le décompte effectué par Reporters Sans Frontières (RSF), plus de 210 journalistes ont été tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.

"Cette phrase était malheureuse. Elle pointait un problème qui est la liberté de la presse justement, et la liberté d'expression à Gaza. Mais ça sentait l'essentialisation et ça se faisait aux dépens de cas particuliers qui méritent qu'on les honore", poursuit-il, souhaitant se rendre au festival pour "revenir là-dessus et dire pourquoi je n'aurais pas dû écrire cette phrase".

Jeudi 4 septembre, la maire de Besançon avait annoncé la déprogrammation du philosophe et écrivain après ses propos écrits sur X cet été. Lundi, après les réactions indignées d'autres auteurs, la maire écologiste Anne Vignot a finalement annoncé qu'il y serait le bienvenu, mais avec une "sécurisation adaptée", se défendant d'avoir voulu "censurer" l'essayiste.

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