Sarthe : quand la poésie s’invite dans les champs

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Article rédigé par France 2 - S. Guillaumin, A. Delcourt, E. Guyonnet, H. Horoks. Édité par l'agence 6Médias
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Dans la Sarthe, paysans, artistes ou retraités se retrouvent autour d’une même passion : la poésie. Portés par Lydie et Bernard Victor Chartier, et leur maison d’édition atypique, ces auteurs célèbrent l’émerveillement, partagent leurs textes et font vivre la poésie au cœur des champs et des villages.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Ils sont agriculteurs, commerçants, artistes, en activité ou à la retraite. Et ils partagent le même amour : celui de la poésie. Une caravane au fond du jardin. Voici les drôles de bureaux de la maison d’édition de Lydie et Bernard Victor Chartier. Tous deux, poètes et dénicheurs de talents. "On retrouve notre côté enfant, c’est l’émerveillement. Et l’émerveillement, c’est beaucoup de ça dans la poésie, en fait", confie Lydie Chartier.

En quatre ans d’existence, 16 livres ont été pensés et réalisés ici, écrits par des auteurs de la région. Au premier rang desquels, le patron lui-même. Son inspiration, Bernard-Victor la trouve dans sa petite maison, au milieu des arbres : "C’est une cabane que je partage depuis deux ans avec des oiseaux. Il y a un nid qui est ici. Je les colle dans tous mes poèmes." Pour lui, la poésie, celle des autres ou la sienne, est bien plus qu’un hobby : un art de vivre. "L’horloge perd de son arrogance comme à chaque aurore. Près de ma cabane ermite, les mésanges picorent mon émerveillement", récite Bernard Victor.

Des poètes aux champs

Dans cette région rurale de la Sarthe, les poètes ne vivent pas que dans les arbres, ils poussent aussi dans les champs. C’est le cas de Gabriel Pottier, producteur de semences et poète : "J’avais un instituteur qui nous faisait réciter des poèmes de Victor Hugo, Le Dormeur du val de Rimbaud, et qui prenait beaucoup de soin à nous transmettre sa passion. Je pense que ça m’a initié."

À 43 ans, il a déjà un livre entier de poèmes à son actif. "Un paysan, ça reste souvent accroché sur son lopin et ça voyage peu. Mais avec la poésie, on peut partir très loin", confie-t-il.

Même volonté d’évasion pour René Saint-Léonard. Plus d’un millier de tableaux au bout du pinceau et une centaine de textes. La poésie l’accompagne depuis 80 printemps : "Ça permet de vivre pas trop mal par rapport à tout ce qui nous entoure, parfois des choses vraiment très dures. Ça soigne des blessures."

La poésie, créatrice de liens

La poésie, compagne de chacun, est aussi créatrice de liens. Régulièrement, tous ces auteurs, et d’autres encore, se réunissent pour présenter et raconter leur travail. En novembre, un ouvrage collectif sera édité, une première pour certains comme Gérald Bernard, un peu impressionné : "Quand on se livre en poésie, d’une certaine façon, on met ses tripes sur la table. Quand on a osé faire ça, après, tout reste facile."

L’ouvrage, comme toutes les productions de La Plume de Léonie, sera disponible dans les commerces locaux, qui eux aussi ont cédé aux charmes de la poésie.

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