Le denim japonais dévoile ses techniques de broderies ancestrales à Paris
Le Japon se nourrit d'une culture traditionnelle et d'un savoir-faire artisanal et son denim n'échappe pas à la règle. Authentique, cette toile japonaise a la réputation d'être la meilleure du monde. The Japan Store Isetan Mitsukoshi présente, pour la première fois en France, Porter Classic, une griffe de denim inspirée des broderies anciennes Sashiko.
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La broderie Sashiko de Tohoku
Porter Classic emprunte son savoir-faire à la technique de broderie Sashiko inventée pour fortifier les vêtements des pêcheurs en vue de se protéger du froid. Cette technique traditionnelle est destinée à l'origine à renforcer les tissus usés et à les rendre plus chauds. Littéralement Sashiko signifie "piquer/épingler petit". Traditionnelement, cette technique, née dans la région de Tohoku au Japon, était plutôt réalisée en fil blanc sur du tissu bleu indigo./2019/04/12/dsc07756.jpg)
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La broderie Kogin d'Hirosaki
Autre région, autre broderie : Kogin d'Hirosaki, avec toujours le principe de renforcer le vêtement. Pendant la période Edo (1603-1867), les agriculteurs portaient des couches de vêtements en chanvre pour résister au froid. Les femmes de ces villages agricoles y incrustèrent par la suite un fil de coton à certains endroits pour renforcer le tissu et permettre de conserver le corps au chaud.La broderie Kogin est une technique de couture à la main dans laquelle le coton blanc est cousu à travers chaque trou du tissu indigo. Aujourd'hui, soit la laine ou le coton est utilisé, la gamme de couleurs a augmentée au fil du temps. Ces motifs géométriques, toujours créés à la main, sont devenus un symbole de la force et de la délicatesse des femmes du nord du Japon.
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Des sacs et pochettes brodés par ces artisans sont exposés du 24 au 25 janvier à Esmod (12, rue de la Rochefoucauld. 75009 Paris).
A l'origine de cette toile japonaise
A partir du XVIIIe siècle, le Japon a connu un fort développement. Mais la forte salinité du terrain impropre à la riziculture oblige Kojima (quartier de la ville de Kurashiki dans la préfecture d’Okayama) à se tourner, dès le XVIIe siècle, vers la production de coton. En 1789 apparaît le premier produit à l’origine du jean Kojima actuel. Il s’agit de la "corde Sanada", utilisée par le samouraï Sanada Masayuki pour couvrir la poignée de son Katana. Suite à l’interdiction du port du sabre au XIXe siècle, la production est stoppée. La région se tourne alors vers les tabis (chaussettes traditionnelles) et les guêtres…. Après la 1re guerre mondiale avec l’occidentalisation de la vie, la demande chute. Les industriels se lancent alors dans la production d’uniformes en coton. Jusqu'à la seconde guerre mondiale, le jean est le vêtement de la classe ouvrière. Après la guerre, il devient un symbole de la rébellion de la jeunesse.A partir de 1950, le Chino fait son entrée par l’intermédiaire des militaires. Mais l’aspect trop rêche des toiles oblige les Japonais à réaliser un procédé de lavage afin d’assouplir le tissu. Cette demande fait décoller la production de jeans à Kojima. En 1965 naît le premier jean 100% japonais sous la marque Canton. En 1972, Kurabo un fabricant de jeans de Kojima et un fabricant de textile de la ville de Kurashiki produisent le premier denim japonais. Plusieurs villes constituent des pôles de production de denim : Kojima et Ibara sont les principaux.
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Un savoir-faire proche de l'artisanat
Reconnu pour sa qualité, le denim japonais a la réputation d'être le meilleur du monde. "La particularité de la toile japonaise est d'être produite sur de petits métiers à tisser. Un travail assimilé à de l'artisanat", car demandant des compétences, explique Pascaline Wilhelm, directrice mode du groupe Première Vision Paris avant de rajouter : "Contrairement à l'industrie (avec sa production de tissu en largeur d'1,5 m), ces métiers de 90 cm offrent une productivité moindre mais une qualité haut de gamme".La toile japonaise possède ses propres irrégularités car les artisans mélangent des fils de coton de différentes provenances. C'est ce mélange qui donne de la robustesse et de l'irrégularité. Dans les années 80, les industriels prennent aussi le contre-pied en produisant eux aussi des défauts. Le bord de la toile est doté d'une lisière, gage de qualité. Il est teint avec des colorants naturels d'indigo (contrairement à l'industrie où ce dernier est chimique et se délave plus rapidement). "Le denim japonais brut se personnalise avec le porter de chacun. C'est de la slow fashion" conclut Pascaline Wilhelm, directrice mode du groupe Première Vision.
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