Ultra fast-fashion : plusieurs marques françaises quittent le BHV après l’annonce de l'arrivée de Shein

Des marques de cosmétiques, de prêt-à-porter ou de décoration annoncent la fin de leur collaboration avec le grand magasin parisien, pour protester contre l'arrivée d'une boutique de la marque Shein.

Agence Radio France - Astrid Maigné-Carn

Radio France

Publié le 04/10/2025 12:37

Temps de lecture : 2min

Une porte du BHV-Marais, à Paris, le 3 octobre 2025 (LP/OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Après l'annonce, le 1er octobre, de l'ouverture de boutiques du géant de l'ultra fast-fashion Shein au BHV Marais à Paris et dans cinq Galeries Lafayette en région, plusieurs marques françaises annoncent mettre fin à leur collaboration avec le BHV, rapporte samedi 4 octobre l'Agence Radio France, confirmant une information du média The Good Goods.

"Ne pas fermer les yeux"

La co-fondatrice et présidente de la marque de cosmétique AIME, Mathilde Lacombe, a lancé le mouvement sur LinkedIn. Sur franceinfo, elle a déclaré être "profondément choquée" par la décision du BHV. "Pour moi, c'est juste incompatible [...] donc ça a été une évidence" de quitter l'enseigne. "On n'a pas les mêmes valeurs" que Shein, a assuré Mathilde Lacombe, que ce soit sur le plan "environnemental et social". Dans sa publication LinkedIn, la cofondatrice de AIME "invite toutes les marques partageant ces convictions à réfléchir à cette décision". La marque compte plus de 180 000 abonnés sur Instagram.

La marque de cosmétiques spécialisée dans les soins péri et post-natal talm lui a rapidement emboîté le pas. Sa fondatrice Kenza Keller écrit sur LinkedIn que sa marque "ne renouvellera pas son contrat avec le BHV à compter de 2026".

"Shein représente tout ce que nous combattons ! Le manque d’éthique sociale, environnementale, l’usage de la copie. Il n’est pas envisageable d’apparaître en rayon aux côtés du géant asiatique".

Carine Pechavy, fondatrice et directrice de la marque de bougeoirs Maison Pechavy

Guillaume Alcan, fondateur de la marque ODAJE, se dit "triste de partir après 11 ans de collaboration" et indique partir "avec six mois d'impayés". Il déplore sur sa page LinkedIn également que "le pire, c'est que les chiffres étaient bons", illustrant son propos avec deux photos : un signe de la main signifiant "au revoir" face au bâtiment du BHV Marais, et une vue de son stand désormais complètement vide.

Sur Instagram, la marque Culture Vintage, spécialisée dans la vente de vêtements de seconde main et de recyclage de vêtements, explique un choix qui n'est pas "facile économiquement" mais "évident", dans une publication en noir et blanc où l'on peut lire en rouge "On s'en va !"