Un an après sa reprise, le savoir-faire tricolore de la chaussette Kindy renaît
Racheté il y a un an après avoir été proche de la disparition, Kindy, qui se vantait de produire "les chaussettes qui ne se cachent plus", croit en son avenir dans son usine historique située dans un village picard. Aujourd'hui, la chaussette n'est plus un accessoire oublié, pour preuve elle a eu la faveur de plusieurs créateurs sur les podiums masculins en juin lors de la Paris Fashion Week.
"L'année dernière, je pensais que, cette fois, c'était fini après plusieurs vagues de licenciements. Tout doucement, ça se relance", explique, dans le vacarme des machines à tricoter, Patrick Duchaussoy. Cet ouvrier qui effectue quotidiennement près de 5.000 fois le même geste lors du fromage - les chaussettes sont placées manuellement sur des pièces en forme de pied - a craint de se retrouver "à la case chômage" à 56 ans... dont 40 à l'usine.
A Moliens, l'usine abrite depuis 1966, rue des Bonnetiers, la marque Kindy. Son nom est imaginé à partir du nom de la famille Kennedy symbole alors de modernité. Aux grandes heures de l'usine, 800 employés s'activaient sur les machines.
Des campagnes de pub chocs
Avec des affiches humoristiques et décalées qu'on imaginerait difficilement dans la France de 2018 et un slogan choc, la marque "est devenue très connue, faisant partie du patrimoine industriel français", note le directeur industriel Charles Damand.Parmi ces publicités des années 1970 figure celle, étonnante, mettant en scène Arnold Schwarzenegger devant un paysage alpestre, muscles saillants et chaussettes bleues Kindy bien en vue.
Mais, au gré de l'évolution du marché, de la concurrence, de la désindustrialisation dans les Hauts-de-France et des "erreurs de gestion", la marque a "dépéri lentement", glisse l'un des deux repreneurs Thierry Carpentier, originaire de Troyes, bastion du textile français.
Un savoir-faire tricolore
Persuadé que la marque "peut repartir", Thierry Carpentier estime "qu'il y a de la place pour la fabrication française de chaussettes". Car, selon Charles Damand, il existe bien "un savoir-faire" tricolore en la matière, notamment "les produits spécifiques sport, avec des complexités de maille" et la mode avec "une qualité de style".Les repreneurs espèrent finir l'année "à l'équilibre avec un petit bénéfice", ce qui serait une "énorme victoire", pour un chiffre d'affaires d'une quinzaine de millions d'euros. Lors du changement de direction, 60 employés ont été repris : ils sont désormais 108. Autre signal positif, "1,2 million de paires produites (à Moliens) contre 400.000 avant la reprise", relève Salih Halassi, un des deux dirigeants de "Kindy Project".
Car, si les nouveaux repreneurs ont tenté de sauver le "made in France", la majeure partie de la production - près de 90% - reste réalisée à l'étranger, principalement en Turquie mais aussi au Portugal, en Italie et en Chine, et vendu en grande distribution. Kindy vend annuellement en France entre 15 et 18 millions de chaussettes, sur un total estimé de 265 millions de paires écoulées dans l'Hexagone.
Attirer les moins de 40 ans
Mais la nouvelle direction doit rajeunir son image. "Tous les gens de plus de 40 ans connaissent la marque mais ce n'est pas le cas des moins de 40 ans", reconnaît Julie Coëne, directrice de la communication. Aussi, le mannequin français Baptiste Giabiconi, "qui a une image populaire et accessible", doit présenter une mini-collection fin novembre à Paris.À regarder
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