Alain Chamfort, l'interview : "Je suis un peu un rescapé !"
Deux compilations viennent de sortir : un double-album rassemblant 20 "versions originales" des grands tubes d'Alain Chamfort et un second plus inattendu dans lequel 12 de ses titres sont "revisités" par une nouvelle génération d'artistes, issus pour la plupart de la mouvance electro. Rencontre avec Alain Chamfort, ravi de voir une nouvelle vague s'emparer de son registre.
Quand de jeunes artistes revisitent vos titres, ça vous flatte ? Ça vous stimule ? Ça vous donne un sentiment d'éternité ?
Eternel, oh non, ça ne me correspond pas trop. Mais, oui, c'est stimulant de savoir que les musiques que j'ai composées peuvent inspirer des gens, prolonger leur créativité. La musique est aussi faite pour influencer d'autres musiciens.
Là, on est dans une approche plus radicale que celle d'un simple album de duos. Certains restent accrochés sur une phrase musicale, en jetant tout le reste…
Oui, ça ne me dérange pas, c'est un parti-pris. Allez-y, partez dans votre propre univers avec une de mes chansons en point de départ.
Ça sert à ça, une chanson ? On peut la malaxer, la maltraiter ?
Non, bien sûr. Mais, la "chanson", telle qu'on la connaissait, est un peu liée à une époque révolue. Aujourd'hui, la musique est une sorte de bande son, en arrière plan, qui accompagne les gens dans leurs activités. Elle donne envie de bouger, de danser, elle crée un univers sonore. Si on veut vraiment écouter une chanson, on peut la trouver dans un catalogue plus ancien… La musique d'aujourd'hui ne correspond plus beaucoup à cet univers de la chanson que nous avons connu.
Sur quel critère avez-vous choisi les vingt titres du double album "Versions Originales" ?
Quand on a décidé de faire ce best-of – notamment parce que mes disques "physiques" n'existent plus dans le circuit – nous avons choisi les plus grands succès, tout simplement. Ceux qui retracent le mieux mon parcours.
Je ne sais pas ce que ça veut dire, un rockeur. Je suis un musicien qui a joué des musiques différentes. Du classique, puis dans des petits groupes. Rockeur, c'est une attitude, une posture. Le plus important est de respecter ce qu'on est, le plus longtemps possible… Etre à l'écoute de votre "moi intérieur".
D'accord, mais indéniablement, vous êtes devenu, à un moment de votre carrière, beaucoup plus fréquentable pour un public qui jusque-là vous trouvait trop "chanteur populaire"…
C'est vrai. Il faut dire que je n'avais pas de plan de carrière, je faisais juste les choses au fur et à mesure, en fonction des rencontres. Quand j'ai rencontré Claude François, qui m'a engagé pour lui écrire des chansons, j'étais un peu fasciné par toute cette folie autour de lui, cette hystérie du succès. Quand il m'a proposé de chanter, c'était pour moi la possibilité de goûter à ça ! C'est vrai que j'ai connu le succès, mais un peu en porte à faux, car j'interprétais des chansons écrites pour lui. Le succès, quand il n'est pas dû à ce qu'il y a de plus profond en vous, installe une frustration que j'ai essayé de corriger après. En quittant Claude, j'ai pu respecter davantage le musicien qui était en moi, le laisser s'exprimer. Ce qui m'a entraîné vers des styles de musiques différents.
Finalement, votre carrière raconte aussi la grande histoire de l'industrie du disque en France. Vous avez traversé toutes ses gammes : de l'artisanat à l'industrie, des grands patrons à gros cigares aux managers chasseurs de coût, jusqu'à l'auto-édition et la distribution sur Vente Privée… C'était mieux avant ?
J'ai eu la chance de connaître tout ça… et de passer à travers les gouttes, malgré tout ! Je suis un peu un rescapé ! C'est une belle expérience, un chemin de vie. J'ai connu l'époque où l'industrie du disque générait d'énormes revenus… puis la crise, l'arrivée des gestionnaires, avant de me retrouver indépendant. Là, j'ai dû prendre toutes les casquettes : éditeur, producteur, attaché de presse… Toutes ces expériences n'ont pas été inutiles. Elles m'ont permis de continuer à proposer mes chansons.
VIDEO. Découvrez deux des "versions revisitées"
Les albums :
"Le meilleur d'Alain Chamfort – Versions revisitées" (12 titres : 2 Vinyles - digital) - Pias
"Le meilleur d'Alain Chamfort – Versions originales" (20 titres : 2 CD – 2 Vinyles – Digital) - Pias
ALAIN CHAMFORT EN TOURNEE
30 janvier : Meaux
2 février : Montbrison
5 février : Sotteville-lès-Rouen
15 février : La Grande Motte
18 février : Abbeville
25 février : Risoul
26 février : Aix-en-Provence
3 mars : Seclin
25 mars : Paris (Olympia)
9 avril : Montgeron
21 avril : Saint-Amand-les-Eaux
26 avril : Arcachon
28 avril : Vaison-la-Romaine
27 mai : Sausheim
3 juin : Drancy
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