Reportage En tournée, le groupe Terrenoire prend le temps : " La musique est presque un prétexte pour échanger"

Raphaël et Théo Herrerias, du groupe Terrenoire, ont choisi de prendre leur temps pour leur tournée 2025. Un moyen d'échanger différemment avec le public de chaque ville où ils chantent. Franceinfo les a suivis à Tourcoing.

Article rédigé par Aude Lambert
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Raphaël et Théo Herrerias, de Terrenoire, échangent avec la chorale du Grand Mix sur la ville de Tourcoing. (Aude Lambert/ Franceinfo/RadioFrance)
Raphaël et Théo Herrerias, de Terrenoire, échangent avec la chorale du Grand Mix sur la ville de Tourcoing. (Aude Lambert/ Franceinfo/RadioFrance)

C'est une tournée à contre-courant. Une tournée qui prend son temps pour Raphaël et Théo Herrerias du groupe Terrenoire. Pour leur tournée 2025, les deux frères stéphanois ont choisi de présenter leur deuxième album "protégé.e" autrement.

Le duo veut éviter les concerts qui s'enchaînent trop vite, favoriser le temps long, les rencontres et les échanges avec les habitants dans chacune des villes où ils vont chanter. "L'idée, c'est de rencontrer les gens, mettre en place des actions culturelles, des rencontres artistiques, de vraiment de démultiplier les liens", explique Raphaël Herrerias. Dans chaque ville-étape, ils ont mis en place des lectures, des ateliers d'écriture, des moments de chants.

"L'idée pour nous, c'est de régionaliser la tournée, d'éviter de faire des sauts comme si la France était juste un paysage défilant."

Raphaël Herrerias, du groupe Terrenoire

à franceinfo

"Faire cette tournée permet de laisser la place à la surprise parce que l'autre vient nous toucher, vient nous apprendre des choses. On se rigidifie beaucoup mois que sur une tournée classique", précise Théo Herrerias.

Après une première étape en Savoie, les deux frères se rendent à Tourcoing, pour aller à la rencontre de la chorale de séniors de la salle de concert où ils vont chanter, le Grand Mix. Après quelques répétitions, cette chorale interprètera l'un de leurs morceaux, Jusqu'à mon dernier souffle, le jour du concert.

Les chanteurs amateurs ont appris le morceau il y a quelques mois, et déjà répété sans le groupe. Membre de la chorale depuis quelques années, Noëlle a découvert Terrenoire grâce à son petit-fils. Après les répétitions, elle ne cache pas son émotion, "C'est tonifiant ! Ça crée des liens entre les générations, c'est vraiment super, ça ne stigmatise pas. Et ça montre que même les personnes âgées peuvent être avec les jeunes." Quant à l'idée de chanter sur scène, le trac est bien là, mais elle s'en amuse : "Ce n'est pas évident, mais on sera dans le noir, ça ira".

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Après deux heures de répétitions, tous s'installent en cercle pour une discussion autour de leur ville. "On demande aux gens de nous parler de chez eux, de leur maison, explique Raphaël Herrerias. C'est peut-être aussi une manière de comprendre ce qui se joue en ce moment en France. Pourquoi les gens se sentent aussi un peu abandonnés, pas entendus, parfois méprisés."

Chacun son tour, au micro, les membres de la chorale reviennent sur l'histoire industrielle de la ville, la place du textile dans la vie de chacun, des anecdotes aussi. "Je ne m'attendais pas à ça en fait, explique Rose, la doyenne de la chorale. Moi, je n'ai pas internet, je ne les avais jamais vus. J'ai adoré cette conversation avec eux." Deux jours plus tard, la chorale est montée sur scène au côté du duo, pour chanter devant le public.

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