Deezer et la Sacem s'associent pour "une rémunération plus équitable" des artistes

L'entreprise française a décidé de privilégier un modèle de redistribution des revenus qui fait la part belle aux artistes, a contrario des autres acteurs du secteur.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Des écouteurs à côté d'un smartphone et d'un écran d'ordinateur affichant le logo de la plateforme française de streaming musical Deezer sur un cliché pris le 13 janvier 2025, à Toulouse. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Des écouteurs à côté d'un smartphone et d'un écran d'ordinateur affichant le logo de la plateforme française de streaming musical Deezer sur un cliché pris le 13 janvier 2025, à Toulouse. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La plateforme de streaming musicale française Deezer a annoncé mercredi 15 janvier, en association avec la Sacem, renforcer son modèle pour "une rémunération plus équitable" des droits d'auteur des artistes, davantage liée à ce que les abonnés écoutent. "Notre modèle garantit qu'une part plus importante de ce que les abonnés paient revient aux artistes qu'ils écoutent, tout en permettant de lutter contre la fraude", a souligné dans un communiqué Alexis Lanternier, directeur général de Deezer.

Les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, représentés par la Sacem, sont concernés par cette redistribution basée sur le modèle dit "artist centric". Il diffère du modèle initial des plateformes, au prorata des écoutes totales ("market centric"), qui a fait l'objet de vives critiques. Ainsi, un abonné qui paie environ 12 euros mensuels, mais n'écoute pas les artistes dominants, voit la majeure partie de son abonnement filer vers ces chanteurs plus "streamés". Cette logique pénalise les artistes à l'audience moindre, dans des styles moins plébiscités.

Valorisation des professionnels et de leurs œuvres

L'évolution opérée par Deezer permet de "valoriser la vraie musique, en excluant les contenus parasites et en tenant mieux compte de la diversité des esthétiques et des genres appréciés sur la plateforme", a souligné Cécile Rap-Veber, directrice générale de la Sacem. Ces contenus parasites concernent les bruits blancs (vent, pluie, aspirateur...) qui polluent les plateformes. Avec cette mise à jour, ils ne pourront plus capter de royalties.

Le modèle instaure aussi une prime aux "vrais" professionnels : les chansons des artistes ayant au moins 1 000 streams provenant de 500 abonnés différents chaque mois sont rémunérées deux fois plus par stream que les autres. Des garde-fous sont prévus pour éviter les "comportements frauduleux", comme de faux streams générés artificiellement.

Le montant reversé au titre des droits d'auteur n'a pas été précisé, ce calcul dépendant de multiples facteurs. Environ 70% des revenus générés sur les plateformes de streaming sont reversés sous forme des royalties aux ayants droit, qui les distribuent à leur tour selon des conditions prédéfinies.

Deezer avait déjà fait évoluer sa rémunération fin 2023 par une collaboration avec le géant Universal Music Group, qui concernait la musique enregistrée, soit une partie des droits. Dorénavant, l'"artist centric" s'applique aussi aux créateurs de l'œuvre musicale.

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