Tomorrow's World, l'autre duo de JB Dunckel (Air)
Si les duos sont à la mode, celui que forme Jean Benoît Dunckel (la moitié de Air) avec l'Anglaise Lou Hayter est sans doute l'un des plus prometteurs du moment. Sous le nom de Tomorrow's World (le Monde de Demain), ils nous ont mis à leurs pieds sur la foi d'une seule chanson, "So Long My Love", publiée sur la dernière compilation Kitsuné "Parisien II". Un titre obsédant qui nous rend impatients de connaître la suite. Justement, avant une rafale de singles attendue dès la rentrée, Tomorrow's World se dévoile sur scène ces jours-ci : ils sont à Marseille au festival Rock Island dimanche 1er juillet et Salle Pleyel (Paris) le 5 juillet, en première partie de Damien Rice. Rencontre.
Durant 18 mois, dès qu'ils l'ont pu, entre deux tournées chacun de leur côté, ils se sont retrouvés en studio à Paris comme des amants cachés. Aujourd'hui, ils ont déjà enregistré de quoi remplir deux albums. C'est dans un modeste studio du 17e arrondissement que nous les retrouvons fin juin, à la veille de leur concert à Marseille. Entre le Dorian Gray de l'électronique française (JB Dunckel est le quarantenaire le plus juvénile de la french touch) et l'héroïne lynchienne (David Lynch est une grosse influence de Lou), la météo semble au beau fixe. Cette muse, qui possède en prime dans la vraie vie une voix veloutée à se damner, appelle affectueusement son partenaire "gibé". So sweet !
Lou Hayter : nous nous sommes rencontrés grâce à un ami commun, Alex Thomas, l’un des batteurs de scène de Air. Ensuite, JB est venu me voir à l’un de mes concerts à Paris, il était accompagné de Jarvis Cocker. Une rencontre un peu flippante pour moi mais ça s’est bien passé. Puis nous nous sommes vus en studio, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous travaillions sur un album.
Tu l'avais donc repérée ?
Jean Benoît Dunckel : Je fais toujours des productions en solo et j’avais dit à Alex que j’aimerais trouver une chanteuse anglaise pour collaborer. Il m’a parlé de Lou en précisant qu’elle adorerait surement faire des morceaux avec moi. Du coup je l’ai emmenée en studio. Ca a tellement bien fonctionné que nous avons fait trois chansons en trois jours. Ce qu’il y a de bien entre nous c’est qu’il y a un son. Ce qui est interessant aussi c’est qu’elle m'emmène là où je n'irais musicalement ni avec Nicolas (son partenaire chez Air) ni tout seul.
Qu’est ce qui t 'a séduit la première fois que l’as entendue ?
JB Dunckel : J’aime sa voix, parce qu’elle est un peu grave et singulière, on la reconnaît instantanément. C’est une voix qui a du caractère. Même quand elle chante en français, elle a une diction bien particulière.
Comment travaillez-vous ensemble, qui fait quoi ?
Lou : JB est bien meilleur que moi aux claviers. Du coup, j'ai tendance à me mettre à la batterie (électronique), c'est mon truc favori en ce moment. Donc batterie et voix pour moi et claviers et tout le reste pour Jean-Benoît.
Jean-Benoît est-il un collaborateur facile ?
Lou : Oui, il est cool. Surtout, nous travaillons très vite ensemble, ça vient naturellement. Nous sommes connectés. Nous avons énormément de goûts musicaux communs : Eric Satie, l'album "Parade" de Prince, Shuggie Otis, The Plastic Ono Band...
Jean-Benoît : Giorgio Moroder aussi et David Bowie.
Tomorrow's World pour sa première scène, au défilé Castelbajac à l'automne 2011 La couleur de l'album attendu pour début 2013 est-elle proche de votre premier titre, "So Long My Love" ?
Lou : En fait, ce morceau n'est pas forcément représentatif de ce que nous faisons : il est plus "upbeat" et plus agressif que le reste du disque. La plupart de nos chansons sont cinématiques, lentes, rêveuses.
Jean-Benoît : "So Long My Love" est une chanson très sexuelle. Tu as une première section, douce, puis tu tournes autour (rires), le désir monte, fait des allées et venues, et puis tu as une explosion soudaine jusqu’au top et on arrive sur quelque chose de plus lourd avec des sons liquides derrière (rire). Un truc joueur.
Vous passez ces jours-ci l'épreuve du live, vous jouez dimanche à Marseille au festival Rock Island votre 4e concert (après un défilé Castelbajac, Cannes et la Corse), puis vous serez Salle Pleyel le 5 juillet. Que peut-on attendre du show ?
Lou : A Rock Island nous allons jouer 45 minutes, donc l’album en entier. A Pleyel, en revanche ce sera plus court, une demi-heure, nous devrons faire des choix. Sur scène, nous serons en compagnie de notre batteur Alex Thomas.
Jean-Benoît : qui est aussi l'ancien batteur de Air en live, et notre pygmalion...
Comment envisagez-vous la scène ? La préférez-vous au studio ?
Lou : moi je préfère le studio. Ca me paraît un peu précoce pour nous de jouer en public à ce stade. (On la sent encore mal assurée, et l'on perçoit bien que Jean-Benoît la pousse avec bienveillance et tact, sans forcer, à se mettre en avant).
Jean-Benoît : le live c’est un autre état de la musique dont il impossible de se passer. On ne peut pas rester en studio tout le temps ! Sans ce mélange d’excitation et de peur qu'est la scène, on peut perdre la foi et l'envie de créer de la musique. Parce que la musique est avant tout destinée aux autres, c'est un partage. La scène, quand ça se passe bien, est ce qu’il y a de plus fort au niveau du sentiment, c’est un état absolument formidable, totalement orgasmique. Les musiciens ont la chance de vivre ça, et même si les comédiens de scène ou les danseurs peuvent goûter aussi à cet état, la musique a ce pouvoir d’envoûtement qui la place à part. Personnellement, c'est a travers cet envoûtement que je vis, que je peux supporter les désagréments de la vie. C’est notre univers parallèle.
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