Jazz for Palestine : un concert lundi soir à Paris en soutien aux populations gazaouies

"Ériger notre humanité en boussole." C'est le mot d'ordre de la mobilisation de dizaines d'artistes des scènes du jazz et des musiques improvisées pour afficher leur solidarité avec les populations victimes des offensives, des bombardements et des attaques de l'armée israéliennes dans la bande de Gaza. Chaque jour, de nouveaux morts civils sont signalés, parmi lesquels sont recensés des enfants, des journalistes, des soignants. Cette mobilisation s'est constituée d'abord autour d'une tribune hébergée sur le site de Mediapart, à laquelle plusieurs centaines de musiciens se sont déjà associés depuis sa mise en ligne le 19 juin. Elle se concrétise lundi 30 juin à Paris, à la Petite Halle, du côté de la Villette, par une "grande soirée de soutien", selon les termes des organisateurs, à laquelle doivent participer une bonne quarantaine d'artistes de divers horizons et esthétiques des musiques improvisées.

Outre Alain Jean-Marie, Erik Truffaz et Naïssam Jalal, la Petite Halle annonce, pour lundi soir, la présence de la pianiste chanteuse Clélya Abraham, des batteurs Cyril Atef et Arnaud Dolmen, des pianistes Tony Tixier, Enzo Carniel, Mark Priore et Leonardo Montana, de la chanteuse Charlotte Planchou, de l'oudiste Mohamed Abozekry, parmi de nombreux autres participants. La recette de cette soirée caritative sera "reversée à des actions d’aide humanitaire d’urgence via l’Unicef et l’Association France Palestine Solidarité", précise la Petite Halle sur la page web de l'événement.

Plus de 1000 signataires à la tribune

Sur la page de la tribune hébergée sur le portail blog de Mediapart, on apprenait dimanche soir que "plus de 1000 signataires" avaient rejoint cette mobilisation du jazz pour la population palestinienne. Parmi eux, figurent les chanteurs André Minvielle, David Linx, Ellinoa et Leïla Martial, les saxophonistes Émile Parisien, Baptiste Herbin et Guillaume Perret, les violonistes Mathias Levy et Dominique Pifarély, la batteuse Anne Paceo, le clarinettiste Yom, les trombonistes Daniel Zimmermann et Robinson Khoury... "Il y a des moments dans l’Histoire où l’on ne peut plus se taire sans être complice", peut-on lire en préambule d'un texte très engagé - y compris politiquement - qui dénonce d'entrée "le génocide en cours à Gaza", avant de demander "un cessez-le-feu immédiat et la fin du blocus humanitaire à Gaza, la reconnaissance de l’État palestinien par l’État français, la suspension de l’accord UE-Israël, l’arrêt immédiat des livraisons d’armes par la France, la fin de l’impunité d'Israël sur le plan international et la mise en place de sanctions économiques, la libération de tous les otages et la comparution des auteurs de crimes de guerre devant les instances de justice internationale".

La tribune émet le vœu que cette démarche puisse permettre de "sortir de l'isolement" et "d'intégrer dans une démarche collective" les artistes qui se sentent "indignés par la situation" et qui pratiquent parfois "l'autocensure" de peur de voir leur "précarité redoublée" en conséquence de leurs engagements politiques. Elle dénonce, entre autres, "le silence assourdissant des milieux culturels".

Jazz for Palestine, soirée musicale caritative en solidarité avec Gaza
Lundi 30 juin 2025 à Paris, la Petite Halle, à partir de 19h30
Billets : Plein tarif à 15 euros, tarif soutien à partir de 25€, et tarif solidaire à partir de 5 euros. Il est possible de faire un don sans assister au concert.