Ping Machine fête ses dix ans à Paris : dix questions à Frédéric Maurin
Dix ans déjà ! Pour fêter son anniversaire, le groupe Ping Machine se produit au cœur d'un festival organisé à Paris, le Festivaïe!, entre ce jeudi 25 septembre et le vendredi 19 décembre dans une salle où il se sent bien, le Studio de l'Ermitage. L'occasion de soumettre son fondateur Frédéric Maurin à un bilan en dix questions.
"Dix ans, ça pique un peu", plaisante Ping Machine dans le communiqué présentant le "Festivaïe!" et ses "cinq concerts, guests et surprises". Le groupe lancé par le compositeur, guitariste et arrangeur Frédéric Maurin en 2004 a pris une nouvelle dimension ces dernières années.
Taillé pour la scène où toute sa puissance et sa créativité vous envahissent et vous submergent, l'ensemble qui compte désormais 15 musiciens a vu logiquement son saisissant album live "Encore" figurer parmi les trois meilleurs disques de l'année aux Victoires du Jazz, même si le trophée ne lui est pas revenu.
- Culturebox : Votre plus grande décision (depuis celle de fonder le groupe) ?
- Frédéric Maurin : Celle d'avoir fait une pause en 2008 pour réfléchir et remodeler un peu le groupe. Je crois que ça a été la décision la plus importante.
- La plus grande qualité du groupe ?
- Accepter de jouer la musique que je propose (il sourit). Me faire confiance. Les musiciens n'ont pas peur de jouer des trucs qui, au début, peuvent paraître trop difficiles ou qui donnent l'impression de nécessiter un gros travail. D'ailleurs, ce qui compte le plus, dans ce groupe, c'est les aspects humains, c'est une aventure humaine au-delà de la culture musicale.
- Le plus grand moment en studio ?
- C'est la première fois que nous sommes allés au studio Bauer, en Allemagne, qu'on a commencé à enregistrer, puis qu'on a réécouté notre travail. Je me suis dit : "Voilà ! On a trouvé un endroit où on va pouvoir bien bosser !"
- Le plus grand concert ?
- Je pense que nos meilleurs concerts étaient ceux donnés au Studio de l'Ermitage en 2013-2014. Je pense en particulier à ceux de septembre et décembre 2013.
- Le plus grand album ?
- C'est le dernier ("Encore", ndlr). C'est le plus réussi. On y trouve une forme d'unité qui est moins présente sur les précédents où il y avait encore des choses que je cherchais, que je n'avais pas forcément trouvées. Et puis ça marche bien, un disque live. Ça donne une image beaucoup plus fidèle à ce qu'on est. - Le plus grand morceau ?
- Je ne sais pas... (il réfléchit) Ce qui marche vraiment d'enfer, c'est quand on joue la deuxième partie de "Trona", avec tout l'aspect polyrythmique, l'entrée de la clarinette basse et du tuba qui jouent la basse à la place de la contrebasse... Toute cette séquence est très réussie, je crois. Après, je suis en train d'écrire des trucs qui sont encore plus réussis, je pense ! Je fais du teasing !
- Le plus grand souvenir ?
- Parmi mes meilleurs souvenirs, il y a certaines répétitions où j'ai amené des nouveaux morceaux qu'on a joués pour la première fois. On pense, on imagine, on entend ce qu'on écrit au sens intérieur, mais on ne l'entend pas au sens "réalisation orchestrale". Chaque fois que j'amène des morceaux, ce n'est jamais parfait car c'est toujours difficile de jouer très bien la première fois, mais ça représente des souvenirs assez forts au niveau émotionnel.
- La plus grande difficulté ?
- C'est tous les jours. C'est arriver à faire en sorte que ça continue, qu'on puisse survivre économiquement, qu'on puisse continuer à s'organiser, à répéter. Quant aux difficultés musicales, elles sont plutôt agréables, elles ne sont pas pesantes, je pense qu'on est tous heureux quand on fait de la musique.
- Une grande déception ? Ou un grand regret ?
- Même si on s'en doutait, c'était le fait de ne pas gagner cette Victoire du Jazz. On ne voulait pas gagner un prix pour un prix. C'est juste le fait que si on avait gagné, ça nous aurait probablement aidés à avoir plus de concerts. La déception est là. Je suis souvent déçu du fait que l'on n'ait pas plus de dates malgré tout le travail et malgré tout ce qu'on nous dit de positif sur la musique qu'on propose.
Et si je devais citer un regret, ce serait celui de manquer de temps pour mener d'autres projets à côté de Ping Machine. J'ai par exemple un quartet pour lequel je n'ai absolument pas le temps de travailler...
- Le plus grand espoir ?
- C'est qu'on fasse plus de concerts. Qu'on joue davantage.
- Petite question subsidiaire : Ping Machine va-t-il continuer encore dix ans ?
- Au moins ! Les dix premières années étaient les plus difficiles... Ça serait bête de s'arrêter là.
(Propos recueillis à Paris par A.Y. le 15 septembre 2014)
Ping Machine en concert à Paris pour son Festivaïe! au Studio de l'Ermitage
Jeudi 25 septembre 2014, 20H30 (première partie : Schwab Soro)
Jeudi 16 octobre 2014, 20H30 (première partie : Schwab Soro)
Vendredi 19 décembre 2014, 20H30 (avec surprises et invités)
Tout le programme du Festivaïe!
Jeudi 25 septembre : Ping Machine / Schwab-Soro
Jeudi 16 octobre : Ping Machine / Schwab-Soro
Jeudi 13 novembre : Big Four / Yes is a Pleasant Country
Jeudi 4 décembre : SKoLM / 1000 Bornes Trio/Simon Deslandes
Vendredi 19 décembre : Ping Machine (avec surprises d’anniversaire)
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