Leon Fleisher, le célèbre pianiste américain qui avait perdu un temps l'usage d'une main, est mort à l'âge de 92 ans
Lauréat du prestigieux concours Reine Elisabeth, le pianiste et chef d'orchestre américain Leon Fleisher avait perdu l'usage de sa main droite à 36 ans. Il est mort dimanche, à 92 ans.
Il faisait partie des pianistes les plus importants de sa génération. Leon Fleisher est mort dimanche 2 août à Baltimore des suites d'un cancer. Il avait 92 ans. La semaine précédant sa mort, il continuait d'enseigner et de tenir des masterclasses de direction, rappelle son fils, qui a annoncé son décès.
Un Américain lauréat du Reine Elisabeth
Né en 1928 à San Francisco, Leon Fleisher connaît un début de carrière fulgurant. Enfant prodige, il part étudier en Europe à l'âge de neuf ans sous l'aile du célèbre pianiste autrichien Artur Schnabel, puis intègre l'Orchestre philharmonique de New York à 16 ans.
A 23 ans, la consécration, il remporte le concours Reine Elisabeth à Bruxelles, le Graal des pianistes. Il est le premier Américain à gagner ce prix. Deux ans après, il enregistre son premier disque chez Columbia Records, dédié à Franz Schubert.
1964 : la maladie qui bouleverse une carrière
Sa carrière freine brutalement en 1964, à ses 36 ans. Leon Fleisher est atteint d'une dystonie focale et perd l'usage de l'auriculaire et l'annulaire de sa main droite. Il est contraint d'annuler des concerts et essaie divers traitements pour retrouver la motricité de sa main, sans succès. Le pianiste est obligé de se réinventer : il se concentre sur l'enseignement et commence une carrière de chef d'orchestre. Mais le piano n'est jamais très loin. Leon Fleisher continue son activité de pianiste et se focalise sur des répertoires pour main gauche, comme les oeuvres de Paul Wittgenstein ou le Concerto pour main gauche de Maurice Ravel.
Il retrouve progressivement l'usage de sa main droite après plusieurs opérations et recommence à jouer avec ses deux mains en 1995. Mais Leon Fleisher explique qu'il ne sera jamais totalement guéri. Après 41 ans d'interruption, il sort le disque Two Hands (Deux mains) en 2004. Un court-métrage documentaire Two Hands : The Leon Fleisher story sur sa vie sort en 2006. Sur Twitter, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot regrette ce grand pianiste américain dont la leçon de vie se résume en une phrase : "Ne jamais s’avouer vaincu."
Hommage à Leon Fleischer, pianiste et chef d’orchestre américain mort hier. Il perd l’usage de sa main droite à 36 ans, réussit à en retrouver l’usage après plusieurs années et célèbre ce retour par un enregistrement baptisé Two hands. Sa leçon de vie : ne jamais s’avouer vaincu.
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) August 3, 2020
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