"Mieux vaut rire", l'album à message d'Aissate
La "fille couleur chocolat", comme elle se définissait lors de ses débuts discographiques en 2005, sort en ce printemps 2012, son troisième album : "Mieux vaut rire". Forte de sa double culture mauritanienne et française, Aissate livre onze compositions afro-pop en français et en peul. Autant d’appels à la tolérance et au respect de la nature.
La pochette de son nouvel album donne d’emblée, le ton. La chanteuse-guitariste-auteure-compositrice forme un revolver avec ses doigts comme les enfants qui joueraient aux gendarmes et aux voleurs, mais dans l’esprit d’Aissate, la violence n’est pas matière à plaisanter. Comme elle le dénonce dans "Change la donne", "la ville se change en tombeau" et "penser changer le monde en se faisant sauter la tête, c’est indécent", lance la jeune femme.
La paix n’est pas le seul motif de combat dans "Mieux vaut en rire", un univers riche de multiples influences : reggae, rock, folk et musiques africaines. Aissate, fille d’une famille peule de Mauritanie et native des Vosges, brasse les genres et les cultures et plaide en chanson, pour une meilleure compréhension entre les hommes. Le titre "Indigène" qui s’ouvre par des cris d’oiseaux est un hymne à la nature et à la fraternité : "Indigène est mon nom", chante Aissate avant de poursuivre : "Je marche pieds nus dans mon village, pour eux je suis sauvage (…) Ma façon de vivre est différente, est-ce une raison pour la juger ?"
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Le sort des clandestins l’interpelle. Dans "Sans papiers", morceau rock truffé de jeux de mots, la chanteuse s’indigne de ces "clandé - rien, clandé - c’est ton destin, caché - ton quotidien", uniquement confrontés à la "galère". Pas donneuse de leçons, elle veut simplement partager ses coups de gueule comme dans "Arrêtez" où ce sont les politiciens qui en prennent pour leur grade, accusés de "laisser mourir la terre" et de ne pas se soucier de la pauvreté.
Le morceau "Wona mere" en solo :
"La fille couleur chocolat" rend hommage à ses racines mauritaniennes en interprétant trois chansons en peul. Des morceaux oniriques portés par des chœurs féminins comme si pour Aissate, la musique était avant tout, une œuvre collective. Morceau plus léger, "Mieux vaut en rire", qui donne son nom à l’album, invite aussi au partage et à la "bonne humeur". Aissate y chante les vertus du "système D" qu’elle oppose à "l’appât du gain" dans "Pas moyen".
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Après avoir assuré les premières parties de Zazie, Souad Massi, Idir, François Hadji-Lazzaro, Mamany Keita ou encore Liz Mc Comb et avoir donné près de 300 concerts, s’émancipe un peu plus dans ce troisième album, trois ans après "Gaandaal". La chanteuse que son label Art-Disto inscrit dans la lignée d’Asa et de Tracy Chapman signe une œuvre mature et militante. Elle espère trouver une oreille attentive et s’en inquiète dans son dernier morceau : "la seule chose dont je sois sûre : je voudrais qu’on m’aime". On est prêt à la rassurer.
Aissate sur France 3 Lorraine en 2010 :
Aissate en tournée :
Le plus souvent entourée de trois musiciens : le bassiste Bernard Brand, Sébastien Bara à la guitare et aux claviers et Thomas Copier à la batterie, Aissate se produit dans de nombreux festivals en cette année 2012, comme le Yaa Soama à Metz le 9 juin, l’Estaminet à Vagney dans les Vosges le 7 juillet, les Jeudis de Sciez en Haute-Savoie le 16 août et le festival Darc à Châteauroux le 19 août.
Autres dates de concert :
-le 15 juin à Phalsbourg (Moselle)
-le 16 juin à Uffholtz (Haut-Rhin)
-le 22 juin à Yutz (Moselle)
-le 13 juillet à Haguenau (Bas-Rhin)
-le 20 juillet à Vittel (Vosges)
-le 27 juillet à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
-le 29 septembre à Gérardmer (Vosges)
-le 10 octobre à Dieulefit (Drôme)
-le 11 novembre à Ludres (Meurthe-et-Moselle)
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