Roméo et Juliette à l’Opéra Bastille : les amants tragiques dans la légendaire chorégraphie de Noureev
C’est une super production qui a pris ses quartiers d’été sur la grande scène de l’Opéra Bastille : le ballet Roméo et Juliette dans la version de Rudolf Noureev (1984).
Roméo et Juliette, cette œuvre de 2h30 à la mise en scène très cinématographique et au tempo d’enfer, tient en haleine comme une excellente série dont Shakespeare serait l’auteur. Une série qui nous bouleverse aussi tant l’amour innocent est broyé par les querelles et la folie des adultes.
Un Vérone de la Renaissance
Sur la scène de Bastille, nous voici plongés dans un décor Renaissance majestueux fait de hauts palais entourant la grande place de Vérone. Les costumes fastueux sont au diapason. Noureev enchaîne au pas de charge les tableaux puissants (cortège funèbre de victimes de la peste, scène de marché, affrontements entre les Montaigu et les Capulet, bal masqué…), et des solos et pas de deux particulièrement complexes.
Dans celui qui suit l’union des jeunes amants, les deux danseurs virevoltent sans reprendre leur souffle comme s’ils devaient vivre le dernier jour de leur amour. A deux reprises, Noureev introduit quelques pas glissés langoureux que n’aurait pas reniés Fred Astaire ! Un clin d’œil au génie de Broadway qui montre la grande ouverture du chorégraphe russe.
Sae Eun Park, merveilleuse Juliette
C’est sur les frêles épaules de Juliette que repose l’essentiel de la dramaturgie : Juliette plus décidée, plus mûre, va faire découvrir au jeune Roméo des sentiments inconnus qui vont transformer sa vision de l’amour. Le soir de la première, Léonore Baulac et Germain Louvet blessé ont été remplacés par Sae Eun Park et Paul Marque. Une prise de rôle dans lequel la Coréenne a fait merveille et (nous l’avons relaté) qui lui a valu sa nomination au titre d’étoile à l’issue de la soirée.
Avec une grâce infinie Sae Eun Park incarne toutes les dimensions du personnage, montrant merveilleusement comment l’innocente jeune fille devient une femme passionnée et volontaire. Et dans cette évolution de Juliette, Sae Eun Park met une légèreté... de plume. Face à cette nouvelle étoile, Paul Marque malgré sa remarquable technique manque un peu de présence et de fièvre en Roméo. Sans doute était-il un peu tétanisé par l’enjeu du rôle et son vrai retour sur scène, cette fois en tant qu’étoile (il a été nommé en décembre).
Paul Marque en Roméo, Francesco Mura en Mercutio
D’autant que d’autres rôles lui font de l’ombre : Mercutio, l’ami de Roméo, est dansé par le remarquable Francesco Mura (premier danseur). Il sera chaudement applaudi pour son incarnation du noble arrogant et survolté qui ne cesse de se déguiser et de se donner en spectacle. Au point que lorsqu’il agonise ses amis croient à une nouvelle farce. Dans le rôle de Tybalt, cousin de Juliette, Jérémy-Loup Quer (sujet) montre à la fois du panache et de la férocité.
On ne perd pas une miette du drame qui se joue sous nos yeux, portés par la partition si expressive d’un Prokofiev au sommet de son art. Cet incontournable du répertoire classique sera servi jusqu’au 10 juillet par une pléiade d’étoiles et de premiers danseurs. Pour les vrais amateur, ce Roméo et Juliette permettra aussi de faire un point passionnant sur le Corps de Ballet après un si long silence.
"Roméo et Juliette" à l'Opéra Bastille
Place de la Bastille
Jusqu'au 10 juillet
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