Sur un air de Carmen, Stéphanie d'Oustrac ouvre le Festival d'Aix 2017
Hier soir, à l'occasion du concert "Parade(s)", 5000 spectateurs étaient réunis sur le cours Mirabeau où les airs célèbres de l'opéra de Bizet ont retenti. Chaque année, cet événement gratuit ouvre le Festival international d'art lyrique, l'occasion de s'ouvrir à un public plus élargi. Plus qu'une tradition, ce rendez-vous est devenu une institution. Le festival se tiendra du 3 au 22 juillet.
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Stéphanie d'Oustrac (Carmen) et Michael Fabiano (Dan José) (Patrick Berger / ArtCom Press)
Reportage : C. Lacroix / F. Renard / A. Vergnault
L’art lyrique à la portée de tous : un rendez-vous populaire
Le temps d’une soirée, les airs de Carmen ont fait vibrer le Cours Mirabeau. Un opéra populaire, faisant partie des plus joués au monde, ce n’était là pas un hasard. Depuis 2007, Bernard Foccroulle inscrit ce festival international dans un double objectif : pérenniser et dynamiser la tradition de l'art lyrique. La musique classique doit s’ouvrir au monde et aller à la rencontre de son public. Un pari audacieux, entre éclectisme et diversité.
Combler un très large public et lui permettre, grâce à la voix des artistes de déchiffrer le monde en devenir.
Bernard Foccroulle, président du Festival depuis 2007
Ouverture du Festival international d'art lyrique : Stéphanie d'Oustrac interprète Carmen (France 3 / Culturebox / capture d'écran)
C’est la grande mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac qui a interprété hier soir Carmen. Un aperçu de l’opéra qui sera joué en intégralité à partir du 4 juillet. Cette chanteuse lyrique française a très tôt attiré l’attention de William Christie, faisant ses débuts dans l’ensemble musical "Les arts florissants". Habituée à chanter dans des opéras, cette soirée en plein air constituait pour elle un véritable défi.
Dans l’exercice du plein air, la difficulté c’est l’acoustique. A l’opéra, l’objectif est de chanter le plus fort pour que la voix passe jusqu’au bout alors que là, avec des micros, le son n’est pas du tout le même.
Stéphanie d’Oustrac
Une nouvelle édition sur le thème de "La Libertà"
Incarner la liberté, c’est que l’art lyrique a toujours fait et ce, depuis ses débuts dans l’emblématique ville de Venise. Dès le XVIIe siècle, Monteverdi et Cavalli ont écrit des œuvres dont l’audace et la liberté d’expression surprennent. Le célèbre opéra de Cavalli Erismena sera joué à partir du 7 juillet. Mais ce n’est pas tout. Carmen et Don Giovanni, deux figures incarnant "la liberté dans sa radicalité" seront également interprétés. Carmen sera retransmis sur Arte le 6 juillet et Don Giovanni sur Culturebox le 10 juillet. Répétitions d'Erismena (Pascal Victor / ArtCom Press)
D’un côté, le célèbre Don Juan séduit toutes les femmes qu’il rencontre, entravant les interdits, défiant avec insolence l’ordre social et moral de son époque. De l’autre, Carmen heurte les préjugés du XIXe siècle et choisit la mort plutôt que de renoncer à la liberté. L’acte de création se transforme en cri de la liberté et les mélodies entrent en résonnance avec une époque où la liberté est bien trop souvent aliénée.
A un moment de l’histoire où les valeurs de liberté et de démocratie sont contestées ou combattues un peu partout dans le monde, il n’est pas inutile de faire résonner ces œuvres dans toute leur force, d’en sonder la charge émotionnelle et critique et de s’interroger sur leur pertinence et leur actualité.
Bernard Foccroulle
Répétitions de Don Giovanni (Pascal Victor / ArtCom Press)
Seront également proposés des opéras plus récents. The Rake’s Progress, l’opéra de 1951 Stravinsky relate la descente aux enfers d’un libertin qui se voit progressivement privé de toute liberté. C’est toute la société en laquelle il croyait qui s’effondre, avec sa soif de richesses et de plaisirs qui l’accompagnaient.
Accourez, mes désirs, soyez des destriers ; le gueux que je suis les chevauchera !
Extrait de The Rake's Progress (1951)
The Rake's Progress (Pascal Victor / ArtCom Press)
Pour les plus petits comme pour les plus grands, Pinocchio constitue un "véritable récit initiatique : on ne naît pas libre, on le devient". Incapable de maîtriser ses désirs, c’est avec difficulté que Pinocchio accède au chemin de la liberté et c’est seulement dans le ventre des balaines qu’il prend son destin en main. Un conte revisité pour cette nouvelle production du festival d’Aix-en-provence
T'as pas d'argent ? T'es pauvre ?
Oh là, là, là, là, fallait qu'ça tombe encor' sur moi !
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