Un "Don Giovanni" frais et énergique par l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris
Jusqu'au 31 mars, un "Don Giovanni" de Mozart pas comme les autres est donné à la MC 93 de Bobigny. Frais et énergique. Dirigé par Alexandre Myrat, il est proposé par l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris, un ensemble de jeunes chanteurs venus du monde entier pour une résidence de deux ans environ dans la maison de la Bastille à Paris. Qui sont-ils ? Comment travaillent-ils ? Reportage.
Qu'il est arrogant ce Don Giovanni ! Conscient de sa finitude et épris de liberté. Incapable de se laisser échapper de potentielles proies féminines, il est manipulateur. Très loin d'un Casanova "aimant", il en devient cruel.
Un Don Giovanni fougueux et conscient de sa finitude
Sur scène, la voix puissante du baryton portugais Tiago Matos (Don Giovanni) guerroie contre celle de la magnifique Donna Anna (Yun Jung Choi) qui, violée, ne cède pourtant jamais vraiment. En revanche, le séducteur s'impose facilement face à Zerlina (très jolie voix d'Armelle Khourdoïan), jeune mariée qui se laisse trop facilement embobiner... La production est, dans l'ensemble, très réussie. On se croirait presque à l'Opéra Bastille. Mais on est à quelques stations de métro plus à l'Est, à Bobigny, à la MC 93, une salle qui programme de très bons spectacles. Selon le jour de représentation, ce "Don Giovanni" est interprété par l'une ou l'autre des deux équipes en alternance. C'est l'une des particularités de cette "compagnie" pas comme les autres : celle de l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris. Une troupe d'une douzaine de jeunes chanteurs sélectionnés parmi des centaines de candidatures par l'Opéra pour un programme de perfectionnement d'environ deux ans.
La formation fait partie de la vie du chanteur
Le baryton, 24 ans, rôle-titre du "Don Giovanni", a déjà terminé ses études, au Portugal, puis aux Etats-Unis, mais ne rechigne jamais devant un cours : "ça fait partie du programme, mais aussi de la vie de chanteur. Le professeur nous offre l'oreille extérieure que nous n'avons pas sur notre propre voix. Il nous oriente aussi vers les rôles adaptés et nous protège de ceux qui peuvent détruire une voix. Un jour une performance, l'autre en cours pour étudier. C'est notre rythme".
Des voix triées sur le volet
"Don Giovanni" aussi, réclamé depuis trois ou quatre ans, a attendu ses chanteurs. Situés pour la plupart entre 25 et 30 ans, ils ont l'âge de leurs rôles, ce qui n'est pas toujours le cas à l'opéra. Acte I, scène 7, Mozart et son librettiste Da Ponte convoquent une jeunesse qui chante son envie de vivre et d'aimer : la scène sonne juste, autant que celles, d'un érotisme à peine voilé, entre Masetto et Zerlina ou entre cette dernière et Don Giovanni.
Armelle Khourdoïan et Tiago Matos quitteront l'Atelier dans quelques mois, après deux ans de travail intense pour répondre à des sollicitations ou se lancer à l'aventure, comme la plupart, aidés par un agent. Formés pour orienter une voix et une carrière. "On les a aidés à libérer et canaliser leurs énergies. Pour les exprimer au mieux et surtout ne pas les brûler. Car un chanteur ne chante pas avec sa voix qui est son capital, mais avec ses intérêts. On ne brûle pas un capital".
"Don Giovanni" de Mozart, à la MC 93 de Bobigny, jusqu'au 31 mars
Direction : Alexandre Myrat
Mise en scène Christophe Perton
Atelier lyrique de l'Opéra national de Paris
Orchestre-Atelier Ostinato
Choeur de chambre de la Maîtrise des Hauts-de-Seine.
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