Stromae part à la conquête de l'Amérique
Après avoir mis l'Europe à ses pieds, Stromae va-t-il mettre l'Amérique à genoux ? Le chanteur belge se produit vendredi prochain pour la première fois à New York en attendant une tournée prévue aux Etats-Unis à la rentrée. "Si nous sommes capables de danser sur de la musique en anglais, je pense que les anglo-saxons sont capables de faire la même chose" sur du français, dit-il. Même pas peur.
"Le challenge c'est quand même de venir chanter en français chez eux", reconnaît l'artiste, dans un entretien à l'AFP. "C'est vrai que c'est un peu plus compliqué que pour certains autres pays qui parlent une autre langue". Mais "ce n'est pas impossible", ajoute-t-il.
Sa première halte en Amérique du Nord, ce sera mardi et mercredi à Montréal (Canada). Puis vendredi il se produira à New York, où son concert au Best Buy Theatre de Times Square affiche complet depuis longtemps. Ensuite, Stromae a prévu de retraverser l'Atlantique à la mi-septembre pour une douzaine de concerts notamment à Philadelphie, Washington, New York, Boston, Toronto, Chicago, Vancouver et San Francisco, avant Los Angeles le 4 octobre.
"De la musique de bâtard" chantée en français
Rien effectivement ne semble impossible pour le jeune Belge de 29 ans au succès stratosphérique, métis dégingandé au charme singulier, qui fait danser l'Europe sur des textes souvent graves, reflet des difficultés de l'époque.
Il a déjà enchaîné cette année 90 concerts en Europe et au Maroc, souvent à guichets fermés. Son deuxième album, "Racine Carrée" s'est vendu à plus de 2 millions d'exemplaires et la vidéo de son titre "Formidable" dépasse 80 millions de vues sur YouTube.
S'il part à la conquête de l'Amérique, l'auteur-compositeur-interprète, qui présente sa musique comme "un mélange entre chanson, rumba congolaise, salsa, hip hop music et dance music - de la musique de bâtard ", précise-t-il, n'a pas pour autant envie de chanter en anglais, même s'il le parle plutôt bien.
"Je ne l'envisage pas du tout dans un futur proche ou moyen" dit-il, sans cependant exclure des "collaborations avec des gens qui chantent en anglais". "Je pense que ça se ressent aussi musicalement quand on entend quelqu'un qui s'exprime dans une langue qui n'est pas la sienne. Si la volonté est uniquement stratégique, ça se ressent. Je pense que je ne serais pas tout à fait convaincu, et il faut que je le sois avant que les autres le soient". "La sonorité des mots a plus d'importance encore que le sens", dit-il aussi. Une vulnérabilité revendiquée
Stromae (anagramme de maestro en verlan), est comparé régulièrement à Jacques Brel, autre chanteur belge. Il fait partie des gens que j'ai beaucoup écoutés et que j'écoute encore", confie-t-il dans cet entretien au téléphone, revendiquant comme le grand Jacques "une certaine vulnérabilité".
"C'est ce qui m'intéresse le plus. Les gens que je respecte de plus en plus, sont ceux qui se montrent réellement à nu". "C'est peut-être aussi très belge, c'est une façon de se montrer humain, de dire: +Je peux être très ridicule et je peux être très con, et être quelqu'un de super, je suis un être humain comme tout le monde", ajoute-t-il.
Même s'il se dit heureux de "pouvoir vivre de sa passion", il n'est toujours pas complètement habitué à son énorme succès. "C'est un énorme compliment mais ça fait peur aussi", dit-il.
Sa musique transcende les générations, et il le prend là encore comme "un très beau compliment. C'est super plaisant d'entendre des familles entières qui écoutent, du tout petit enfant, jusqu'aux grands-parents. C'est super touchant".
Michael, Motown et Notorious BIG
Des Etats-Unis, il aime la musique Motown que sa mère a beaucoup écoutée, il cite aussi "Michael. Personne ne peut dire qu'il n'a pas été influencé par Michael"(Jackson). Il évoque également le rappeur new-yorkais disparu Notorious B.I.G, tout en précisant que "ce qui se fait en rap aujourd'hui me touche beaucoup plus".
Il se réjouit de retourner au Québec et au Canada, le compare à la Belgique. "Il y a un peu un truc de looser, pour moi c'est un compliment, looser. Quand on est à côté d'un grand pays comme les Etats-Unis ou, à plus petite échelle la France, forcément, on ne peut être qu'un pays de loosers et c'est très bon pour la santé mentale. Il y a une grande humilité, une grande humanité, un truc très simple quand on va au Canada, que je ressens chaque fois, et que je suis très content de retrouver".
Et même en tournée, il compte bien regarder la Coupe du monde et les "diables rouges" belges, dont il a signé l'hymne pour le Mondial, "Ta fête". "Il y a des bars belges à New York", dit-il. Mais "je ne sais pas si c'est la meilleure idée si je veux suivre mon match de manière sereine et concentrée".
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