"C'est signe de la vitalité live de cette musique" : le "Golden Coast" et "Hypnotize", deux gros festivals de rap lancent la rentrée le même week-end

Ce sont deux mastodontes organisés le week-end du 6 septembre, l'un à Dijon, l'autre à Bordeaux. Des festivals qui tentent de tirer leur épingle du jeu, bien que l'équilibre financier soit toujours précaire dans le secteur.

Article rédigé par franceinfo
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Des spectateurs devant la scène du festival Golden Coast, le 13 septembre 2024 à Dijon (Côte-d'Or). (LP / FRED DUGIT / MAXPPP)
Des spectateurs devant la scène du festival Golden Coast, le 13 septembre 2024 à Dijon (Côte-d'Or). (LP / FRED DUGIT / MAXPPP)

Pour les amateurs, il faudra choisir : Booba, Vald, Maureen à Bordeaux ;  Hamza, Gims, Bigflo & Oli ou IAM à Dijon. Ce n'est pas nouveau, le hip-hop domine depuis plusieurs années tous les classements, de loin la musique la plus populaire auprès des jeunes. Mais la France voit se multiplier les festivals uniquement dédiés au genre et toutes ses ramifications. Il y a eu le Grünt Festival, Yardland, et ce week-end deux mastodontes organisés en même temps : le Golden Coast à Dijon et Hypnotize à Bordeaux. Mais dans un secteur qui souffre, celui des festivals, y a-t-il de la place pour tout le monde ?

Deux gros festivals dédiés au rap à la rentrée, au même moment, il fallait le faire. Le Grünt Festival et Yardland, sur des jauges plus mesurées, avaient lancé le mouvement.

Pour sa deuxième édition, Golden Coast à Dijon est passé sur trois jours après le succès de la première. Recette miracle pour son fondateur Vivien Becle ? "Je ne sais pas si c'est une recette miracle, parce que je sais qu'il y a d'autres festivals qui se sont montés cette année et qui ont essayé un peu de copier ce qu'est Golden Coast, et qui se sont plantés, répond-il. On connaît bien l'équipe de Grünt d'un côté, et de Yardland de l'autre. On sait qu'on ne se marche pas dessus et qu'on n'est pas vraiment des concurrents parce que les identités des deux autres sont quand même très fortes."

Une billetterie qui fonctionne bien

Dans son viseur, Hypnotize, lancé par l'agence événementielle espagnole Fever. Après une première édition à Lyon en juin dernier, il se déploie cette fois à Bordeaux, où Fever exploite déjà le festival Initial, dédié aux musiques électroniques. "On est arrivés avec un concept un peu différent, on a beaucoup misé sur la scénographie, raconte Olivier Maligorne, le directeur artistique. On a aussi ramené tous les courants de la culture hip-hop. C'est un concept qui a aussi pour but de pouvoir s'internationaliser selon les opportunités. Si on veut recréer ce festival ailleurs, il y aura déjà tout un concept qui pourra parler à tout le monde", estime-t-il.

"Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde, tant qu'il n'y a pas des festivals dans tous les sens. Sinon on tomberait dans la même situation que les festivals généralistes, il y en a peut-être trop."

Olivier Maligorne, directeur artistique d'Hypnotize

à franceinfo

Même si la billetterie marche plutôt mieux que chez les festivals généralistes, l'équilibre est toujours précaire dans le secteur. "C'est quand même bizarre que deux énormes festivals soient exactement à la même date et le même week-end, relève Olivier Cachin, journaliste, spécialiste de la culture hip-hop. C'est un petit peu dommage mais en tout cas, c'est signe de la vitalité live de cette musique. Que ce soit dans les festivals classiques ou les concerts à l'Accor Arena, ou autre, les salles sont pleines et les rappeurs sont quand même les seuls à réussir à faire salle pleine."

Le défi de la parité

Chez Golden Coast, détenu notamment par le producteur Live Affair et le groupe Combat de Matthieu Pigasse, déjà présent à Rock en Seine et We Love Green, le bilan est positif. "On a été très vite identifié, quand on fait une offre, on sait que ça rentre tout de suite dans la tête de l'artiste, il va vouloir venir, donc c'est déjà plus facile en négociation, estime Vivien Becle, fondateur de Golden Coast. On a des artistes qui se retrouvent dans beaucoup de festivals ailleurs, mais l'avantage qu'on a, c'est qu'on les met tous sur la même affiche."

Une affiche toujours très majoritairement masculine, là où les festivals généralistes tendent vers la parité. L'un des défis pour ces nouveaux venus portés par des groupes puissants, toujours en quête d'exemplarité.

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