Enterrement de première classe pour Black Sabbath et Ozzy Osbourne à Birmingham, entourés des saigneurs du metal
Metallica, Gojira, Anthrax, Pantera, Slayer, Guns N'Roses : des dizaines de groupes de metal se sont succédé samedi dans le stade d'Aston Villa pour rendre hommage à Black Sabbath, qui faisait ses adieux scéniques.
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Il est entré en scène assis sur un trône noir et y est resté durant toute sa prestation. Les yeux rougis cerclés de noir, Ozzy Osbourne a fait chavirer le cœur des milliers de fans venus assister, samedi 5 juillet 2025, à l’ultime concert de Black Sabbath réuni au complet, à Birmingham, sa ville natale.
"Let the madness begin !" (Que la folie commence !), a lancé de sa voix toujours grinçante et quasi intacte le charismatique chanteur à la foule, qui l'a soutenu à chaque seconde de ce "last show" de son groupe, inventeur du metal au début des années 70. Agé de 76 ans, le "Prince des ténèbres" souffre depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson et sa femme avait annoncé depuis des mois que ce show mettrait "un point final" à sa carrière.
Défilé de stars
Devant 40 000 fans de metal venus du monde entier pour cette dernière grande messe noire baptisée Back to the Beginning, auxquels s’étaient joints 5,8 millions d’autres en streaming (payant) via leurs écrans, des dizaines de têtes d’affiche se sont succédé pour leur rendre hommage, dès le début de l’après-midi, au Villa Park (le stade du club de football d’Aston Villa) pour ce qui restera comme l’un des plus grands shows metal de l'histoire.
Black Sabbath ne s'était plus réuni dans sa formation originelle de 1968 - Ozzy Osbourne au chant, Tony lommi à la guitare, Geezer Butler à la basse et Bill Ward à la batterie - depuis 20 ans.
Un plateau ébouriffant avait été convoqué pour l'occasion: Metallica, Pantera, Tool, Slayer, les Français de Gojira, sans oublier Tom Morello de Rage Against The Machine, bombardé directeur musical du concert, mais aussi Steven Tyler d'Aerosmith, Ron Wood des Rolling Stones ou Billy Corgan des Smashing Pumpkins.
Mastodon a ouvert ce marathon de distorsions sonores dès 13h et comme tous les groupes suivants, a joué durant une quinzaine de minutes, interprétant un morceau de Black Sabbath en hommage. Ils ont été suivis de Rival Sons, Anthrax, Halestorm, Alice in Chains. Lamb of God, qui a repris Children of the grave, a provoqué les premiers "circle pits". Gojira, accompagnés d’une soprano pour leur titre Mea Culpa, ont déclenché une seconde frénésie de "circle pits" avant d’envoyer leur reprise de Under the Sun.
Metallica a soulevé la foule, avec une reprise de Hole in the Sky et a terminé avec son inusable Master of Puppets, James Heltfield déclarant "Sans Sabbath il n'y aurait pas eu Metallica, merci les gars de nous avoir donné un but dans la vie". Guns N’Roses a repris quatre titres de Sabbath dont Never Say Die et Sabbath Bloody Sabbath, avant de terminer sur Welcome to the Jungle et Paradise City, les témoins notant qu’Axl Rose semblait avoir retrouvé (un peu) sa voix.
A chaque passage, les spectateurs ont repris en choeur ces hymnes qu'ils connaissent si bien, secouant la tête à l'unisson, dans une ambiance surchauffée.
Les fans en larmes
Et puis Ozzy Osbourne, la star incontestable de l’évènement, est entré en scène, visiblement affaibli, et ne se levant pas de son trône d’outre-noir incrusté de têtes de morts confectionné sur-mesure. “C'est si bon d'être sur cette putain de scène, vous n'avez pas idée !", s'est-il réjoui, ajoutant quelques minutes plus tard un "je vous aime tous", ému. "C’est mon dernier rappel ; c’est ma façon de dire merci à mes fans pour m’avoir toujours soutenu et accompagné", avait-il déclaré cette semaine. "Je ne pouvais pas faire mon dernier concert ailleurs. Il fallait que je revienne au point de départ."
Le chanteur infernal, connu pour ses frasques – notamment pour avoir sniffé une ligne de fourmis en tournée et croqué la tête d’une chauve-souris vivante en plein concert (en croyant qu’elle était fausse) -, avait, malgré sa maladie, encore de l'énergie sous la semelle. Invitant régulièrement la foule à se faire entendre et à taper dans ses mains, il a interprété une poignée de ses tubes en solo des années 80, dont Mr Crowley et Suicide Solution. A ce moment-là, beaucoup dans le public n’ont pu retenir leurs larmes. "Pendant Mama I'm Coming Home, ses difficultés à rester juste sont à la fois douloureuses et bouleversantes", écrit le journaliste du Guardian, "il semble au bord des larmes alors que la foule le porte jusqu’à la fin, mais il se ressaisit avec un Crazy Train triomphal."
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"Il pouvait voir notre soutien et c'est ce qui m'a fait pleurer", a raconté à l’AFP Lilly Chapman, 29 ans, encore émue d'avoir vu l’icône déjantée "se montrer vulnérable devant des milliers de personnes".
Pour son ultime prestation, Black Sabbath s'est montré en top forme. Le quatuor de septuagénaires, dont la musique avait résonné dans le stade toute la journée au travers de reprises, s’est concentré sur les incontournables de ses deux premiers albums : War Pigs, N.I.B, Iron Man et Paranoïd en clôture, après que Ozzy ait intimé à la foule "Devenez dingues, c'est le dernier morceau!". Témoin de ce moment historique, le public, vêtu de noir des pieds à la tête, était comme en deuil pour ces adieux déchirants.
Pour les fans, les célébrations se poursuivront tout l’été à Birmingham, surnommée "la maison du metal", dont l’office de tourisme a proclamé l’été 2025 "l’été de Sabbath". Quant à ceux qui n’ont pu assister au concert, ils peuvent se rattraper durant encore 24h en le regardant en streaming (payant).
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