L'ancien patron du Bataclan espère que le lieu "ne soit pas assassiné"
Joel Laloux a tenu les rênes du Bataclan de 1976 à 2015. Il a vendu la salle il y a deux mois au groupe Lagardère mais il la considère toujours comme son "bébé". Aujourd'hui, il espère que ce haut lieu du rock parisien ne deviendra pas un "sanctuaire" après le carnage perpétré par les terroristes.
Pas de lien selon lui entre l'attentat et ses liens avec Israël
"J'ai un espoir énorme qu'avec l'élan de solidarité en France et dans le monde il y ait une volonté humaine de faire que ce lieu ne soit pas assassiné", espère Joel Laloux dans un entretien avec l'AFP depuis Israël où il est désormais retiré. "C'est mon bébé, vendu au pas", lance-t-il, parlant de sentiments de "dégoût et d'horreur" après l'attaque du vendredi 13 novembre."Dès qu'on fait un concert au Bataclan, il y a entre 1.500 et 2.000 personnes. S'ils voulaient +casser des gens+, ça peut être un critère de choix", analyse cet homme au look de rockeur avec un peu de gouaille parisienne dans la voix.
Joel Laloux, 63 ans, s'emporte à l'évocation d'un quelconque lien entre l'attentat et ses liens affichés avec Israël et les soirées de soutien à l'armée israélienne ou à des organisations caritatives juives qui ont eu lieu au Bataclan. "Ramener ça à ça, c'est stupide et inutile", tranche-t-il pour couper court à des théories du complot qui prospèrent sur le net, y compris au sein de la communauté juive française et franco-israélienne. D'autant qu'il n'est plus propriétaire du lieu, donc.
Joël et son frère Pascal ont construit la notoriété du lieu
Le Bataclan n'était autrefois qu'une salle de mariages et de spectacles de quartier. Joël Laloux et son frère Pascal en ont fait un des hauts lieux de la fête et de la culture parisiennes après le rachat des murs par leur père Elie Touitou, musicien d'origine juive tunisienne, en 1976. Joël assurait la direction artistique, son frère Pascal dirigeait le café Bataclan adjacent.La salle a vu depuis défiler de nombreuses stars françaises et internationales comme Lou Reed, Bashung, Téléphone, Prince, Oasis, ou Stromae. Joël et Pascal sont restés propriétaires jusqu'en septembre, quand ils ont cédé la place au groupe Lagardère.
"Ne pas en faire un sanctuaire"
"Juste après (l'attentat), je me suis dit que moi et l'équipe actuelle on allait comme refouler cette salle, en faire un sanctuaire", dit-il. "Et puis vous savez, les artistes sont superstitieux...", poursuit-il en envisageant la réticence pour eux à monter sur une scène devant laquelle des cadavres se sont entassés.Mais après quelques jours, il veut espérer que le Bataclan ressortira plus fort de l'épreuve. Il invoque le précédent de Charlie Hebdo que des millions de Français et d'étrangers de tous bords et de toutes origines se sont précipités pour acheter après les attentats de janvier. Lorsque la salle rouvrira, pour le premier concert, M. Laloux souhaiterait être "dans le public, au premier rang".
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