"Si vous êtes fasciste, prenez une Tesla" : Neil Young s'en prend à Elon Musk dans sa nouvelle chanson "Let's Roll Again"

Particulièrement remonté depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, le musicien canado-américain est conscient qu'il prend des risques à critiquer le président et son administration.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Le chanteur et musicien canado-américain Neil Young joue le 12 avril 2025 à Los Angeles (Californie, États-Unis) lors d'un rassemblement organisé par les figures démocrates Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez. (MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Le chanteur et musicien canado-américain Neil Young joue le 12 avril 2025 à Los Angeles (Californie, États-Unis) lors d'un rassemblement organisé par les figures démocrates Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez. (MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

L'âge et les années n'y changent rien : à 79 ans, le musicien canado-américain Neil Young, inlassable défenseur des libertés, reste un révolté. Connu pour ne pas ménager ses critiques vis-à-vis de la politique de Donald Trump, le "Loner" cingle Elon Musk dans sa dernière chanson, Let's Roll Again, et prouve qu'il ne lâche rien de son engagement.

"Come on Ford, come on GM, Come on Chrysler, let's roll again" (Allez Ford, allez General Motors. Allez Chrysler, remettons-nous en route), commence la chanson au ton ironique.

"Construisez quelque chose qui ne tuera pas nos enfants"

"Construisez quelque chose de spécial, dont les gens ont besoin. Construisez-nous un moyen sûr de vivre. Construisez-nous quelque chose qui ne tuera pas nos enfants. Construisez-nous quelque chose qui fonctionne vraiment proprement. Allez l'Amérique, entrons dans la course. La Chine est bien en avance, ils fabriquent des voitures propres", poursuit-il.

Puis le chanteur et musicien de conclure : "If you're a fascist, get a Tesla. It's electric, it doesn't matter. If you're a democrat, taste your freedom. Get whatever you want, taste your freedom". ("Si vous êtes fasciste, prenez une Tesla. Elle est électrique, peu importe. Si vous êtes démocrate, goûtez à votre liberté. Prenez ce que vous voulez, goûtez à votre liberté.")

Neil Young a dévoilé cette chanson le week-end dernier, lors du concert de charité annuel Light Up The Blues, à Los Angeles. Pour ce qui était son premier véritable concert de l'année, il a offert un set politiquement chargé et riche en surprises.

Après avoir démarré avec l'inédit Let's Roll Again, il a ravi les fans en jouant sa chanson Ordinary People pour la première fois depuis 1989, avant de conclure son set de cinq chansons avec Human Highway et le toujours galvanisant Rockin' in the Free Word, en compagnie de son vieux compère Stephen Stills (du super groupe Crosby, Stills, Nash and Young).

Le musicien craint de ne pouvoir rentrer aux États-Unis

Neil Young est particulièrement remonté depuis le début du second mandat de Donald Trump. À la mi-avril, il a joué lors d'un rassemblement "contre l'oligarchie" organisé à Los Angeles par les figures démocrates Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez. Aux cris de "Take America back!", il a notamment interprété Rockin' in the Free World en compagnie de Joan Baez et Maggie Rogers.

Le chanteur et musicien, qui n'hésite pas à qualifier Donald Trump de "pire président de l'histoire" des États-Unis, est conscient que ses critiques pourraient lui coûter cher. Dans un long message publié au tout début d'avril sur son site internet Neil Youngarchives, il exprimait ses craintes d'être une cible.

"Lorsque j'irai jouer en Europe, si je parle de Donald Trump, je risque d'être l'une de ces personnes interdites de rentrer en Amérique ou jetées en prison", a-t-il écrit. "Si vous critiquez Trump ou son administration, vous pouvez être interdit de rentrer aux États-Unis. Si vous êtes canadien ou binational comme moi, qui sait ?". Mais "si le fait de penser que Donald Trump est le pire président de notre grande nation peut m'empêcher de revenir, qu'est-ce que cela dit de la liberté ?"

Un concert cet été à Paris et un documentaire

Neil Young, qui teste actuellement le bio-vinyle pour le pressage de ses disques, entame en juin une tournée européenne et américaine baptisée Love Earth Tour, qui passe par la France pour une date unique le 13 juillet 2025 à l'Adidas Arena (Paris). Il y sera entouré de son groupe The Chrome Hearts, composé du guitariste Micah Nelson, de l'organiste Spooner Oldham, du bassiste Corey McCormick et du batteur Anthony LoGerfo.

Ceux qui ne pourront s'y rendre peuvent se consoler avec l'album live et le documentaire afférent Coastal, sortis la semaine passée. Le premier est composé de onze titres enregistrés sur la tournée 2023, comme I'm the Ocean, Vampire Blues ou When I Hold You in My Arms. Le documentaire (1h45), réalisé par Darryl Hannah, l'épouse de Neil Young, nous montre les coulisses intimes de la vie sur la route. Il est projeté dans une petite poignée de salles depuis le 17 avril et, on ose l'espérer, pour bientôt en DVD.

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