Les musées français sont-ils assez protégés face aux cambriolages ?

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Article rédigé par France 2 - J. Lonchampt, L. Pelez, H. Horoks. Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Des pépites d'or volées au Muséum d'Histoire naturelle viennent s'ajouter à une liste de récents cambriolages à Paris, en Saône-et-Loire, ou encore à Limoges au musée de la porcelaine. Nos musées sont-ils suffisamment protégés face à une nouvelle délinquance ? France Télévisions a mené l'enquête.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Les œuvres d'art en France sont-elles assez protégées ? Y a-t-il un risque qu'elles disparaissent, se fassent subtiliser ? Failles dans le système, vétusté des équipements... France Télévisions a enquêté sur la sécurité dans les musées. En moins de trois semaines, deux cambriolages d'envergure ont secoué le monde de l'art.

Mardi 16 septembre, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, des voleurs se sont introduits dans la galerie de géologie. À l'abri des regards, six kilos d'or ont été dérobés. Au début du mois, un autre casse : en pleine nuit, une vitre du musée de Limoges (Haute-Vienne) a été brisée. Les malfaiteurs ont pénétré le bâtiment principal et volé trois pièces de porcelaine. Montant du butin : six millions d'euros.

Quatorze vols en quelques années

Au total, France Télévisions a répertorié au moins 14 vols en quelques années dans des musées. Aucun, par mesure de sécurité, n'a voulu accueillir les équipes sauf le château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne). Un joyau d'architecture du XVIIe siècle qui accueille 300 000 visiteurs par an, et attire aussi les convoitises. "Le risque zéro n'existe pas. On a des agents dans le château qui déambulent et qui vont vérifier si les gens s'approchent trop des œuvres d'art", explique Alexandre de Vogüé, le propriétaire de Vaux-le-Vicomte.

Après deux vols, dont des statuettes en bronze retrouvées, les propriétaires ont décidé d'installer plus d'une centaine de caméras dans chaque pièce et chaque recoin du jardin. Un investissement aussi indispensable que confidentiel. "Quelqu'un qui veut voler quelque chose sera tout de suite intercepté", assure Alexandre de Vogüé, qui préfère ne pas dévoiler le détail de ce dispositif : "C'est tout simplement une question de discrétion et de sécurité. Je ne vais pas raconter à tout le monde, bonnes et mauvaises intentions incluses, toutes les subtilités d'un service de sécurité ou d'installation de sécurité".

Un dispositif de sécurité à revoir pour certains musées ?

Mais parfois, les caméras ne dissuadent pas, comme à Dresde, en Allemagne, lorsque des voleurs, à coups de hache, ont arraché un diamant d'une vitrine. Pour empêcher que ce genre de scènes se reproduise, les 1 200 musées français sont-ils assez protégés ? Le ministère de la Culture a refusé les demandes d'interviews de France Télévisions.

Un syndicat de police pointe, lui, des failles, notamment dans certains musées de taille modeste. "Il faut peut-être, effectivement, revoir l'ensemble du dispositif de sécurité, les moyens d'accès au bâtiment quand celui-ci est fermé, revoir peut-être les systèmes de vidéosurveillance", estime Yvan Assioma, secrétaire national Île-de-France du syndicat Alliance police nationale.

Au Muséum d'Histoire naturelle de Paris comme à Limoges, les enquêtes pour cambriolage sont en cours. Les œuvres d'art, elles, n'ont toujours pas été retrouvées.

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