Cimetière d'enfants harkis : "Ce dossier reste une priorité" et des fouilles auront lieu "avant l'été", assure l'entourage de la secrétaire d'Etat des Anciens combattants
Ces fouilles pour retrouver les dépouilles d'une cinquantaine d’enfants décédés dans ce camp de harkis au début des années 1960, prévues début mars ont été reporté en raison de "complexités administratives et environnementales".
Les fouilles pour retrouver pour retrouver le cimetière des enfants harkis du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) auront lieu avant la fin juin. "Notre objectif est toujours de mener ces fouilles avant l'été 2024. Elles doivent durer cinq jours", assure jeudi 14 mars à France Bleu Roussillon l'entourage de la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles. Mais "ce dossier reste une priorité".
Ces fouilles, pour retrouver les dépouilles d'une cinquantaine d’enfants décédés dans ce camp de harkis au début des années 1960, étaient initialement prévues ce début mars. Le chantier a finalement été reporté en raison de "complexités administratives et environnementales". Ce contretemps s'explique notamment par la présence sur le site de plusieurs espèces protégées, notamment le lézard ocellé et la couleuvre de Montpellier, précise France Bleu Roussillon. "Protéger les lézards, d’accord. Mais mon petit-frère était aussi un être vivant !", dénonce sur France Bleu Roussillon Hacène Arfi, fils de harki.
L'entourage de Patricia Miralles reconnaît que "la procédure est longue et complexe", sur le plan environnemental mais aussi sur le plan administratif. "Les choses avancent et le sujet n’est pas pris à la légère", insiste cette même source. L'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) a saisi la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d'Occitanie, rapporte France Bleu Roussillon. La Drac devra notamment statuer sur les questions environnementales, en lien avec plusieurs services de l'Etat. "Pas question de court-circuiter certaines administrations" mais "il n'y a pas d'obstacles insurmontables ou de difficultés particulières", tient à rassurer l'entourage de la secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
Des enfants enterrés dans des cimetières de fortune
Cette campagne de fouille de ce "cimetière oublié" a été officiellement lancée en octobre. Le camp de Rivesaltes a accueilli près de 21 000 harkis et leurs familles entre 1962 et 1964, dans des conditions reconnues par l'État comme "indignes". De nombreux enfants en bas âge sont morts de maladie, d'anémie ou d'autres sont mort-nés. Ils ont été enterrés dans ces cimetières de fortune, laissés ensuite à l'abandon.
Harcène Arfi attend depuis 60 ans de se recueillir sur la tombe de son petit frère. "Mon frère Rachid est né à la fin de l'année 1963, raconte-t-il. Ma mère a accouché dans la tente. Il faisait très, très froid avec beaucoup de vent. Le lendemain matin, mon père nous a réveillés pour nous dire que Rachid n'avait pas survécu."
"J'ai accompagné mon père pour creuser la tombe. Il a mis le corps dans une serviette de bain et c'est tout. Je ne me souviens pas de l'endroit précis où nous l'avons enterré. C'était un terrain vague et, depuis, la végétation, a beaucoup poussé."
Harcène Arfià France Bleu Occitanie
Interrogée par France Bleu Roussillon, l'historienne Fatima Besnaci-Lancou estime qu'il "serait temps de faire preuve d'humanité" pour "retrouver ces corps tant qu'il y a encore des personnes qui les ont connus". "La plupart des parents de ces enfants ne sont plus de ce monde. Leur mémoire est porté par leurs frères et sœurs, mais eux-mêmes ne sont plus très jeunes. Ceux qui avaient 10 ans en 1962 en ont aujourd'hui 72", ajoute-t-elle.
L'Etat avait déjà lancé une opération similaire en 2022 sur le camp de Saint-Maurice l'Ardoise (Gard). Le 20 mars 2023 un cimetière d'enfants harkis a été identifié sur le camp. L'opération a permis de confirmer la présence de dépouilles.
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