Le gouvernement tente d'apaiser la polémique en affirmant qu'il n'avait "jamais été question de rendre hommage à Pétain"
L'"Itinérance mémorielle", périple d'Emmanuel Macron sur les traces de la Grande Guerre, a été perturbée mercredi par une nouvelle controverse sur l'opportunité de rendre hommage au maréchal Philippe Pétain à l'occasion du centenaire. "Nous n'avons pas été suffisamment clairs", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, tentant d'apaiser la polémique.
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"L'Etat français ne célèbrera pas Pétain"
"Il est légitime" de rendre "hommage aux maréchaux" qui ont mené à la victoire de 1918
Un peu plus tard, en déplacement dans l'Aisne, il a justifié sa décision, cité par l'AFP, assurant qu'il "ne pardonn[ait] rien" des actes de Philippe Pétain mais qu'il "ne gomm[ait] rien" de l'Histoire de France, tout en accusant les médias de "créer des polémiques", après avoir jugé "légitime" de rendre hommage à ce "grand soldat" de la Première Guerre mondiale.
"Vous créez des polémiques tous seuls, mes enfants. Vous êtes... Je ne suis pas dans votre bocal. (...) Le maréchal Pétain, quand il a dirigé la France pendant la Deuxième guerre mondiale, a été complice de crimes profonds qui ont été reconnus, et la responsabilité de l'État français a été reconnue. Je l'ai dit, j'ai été très clair sur ce point. (...) Je ne pardonne rien, mais je ne gomme rien de notre histoire", a déclaré le chef de l'État.
L'exécutif tente de désamorcer la controverse
"Il ne faut pas faire de raccourcis douteux. Pétain a servi la patrie en 14 et l'a trahie en 40", a asséné Benjamin Griveaux avant de citer une phrase du Général de Gaulle en 1966 sur Pétain, selon lequel "sa gloire à Verdun ne saurait être contestée ni méconnue par la Patrie".
À l'Assemblée nationale, et sans citer Philippe Pétain, le Premier ministre Édouard Philippe a évoqué l'"exercice difficile, paradoxal" de "penser en même temps à ceux qui ont été glorieux et à ceux qui ensuite ne se sont pas montrés à la hauteur des enjeux de l'Histoire".
Le Crif se dit "choqué", la gauche fustige Macron, ""L'infamie efface tout le reste", selon Xavier Bertrand
Plusieurs élus, surtout à gauche, ont également protesté. "Le maréchal Joffre est le vainqueur militaire de la guerre de 14-18. Pétain est un traître et un antisémite. Ses crimes et sa trahison sont imprescriptibles. Macron, cette fois-ci, c'est trop ! L'Histoire de France n'est pas votre jouet", a tweeté le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
https://twitter.com/JLMelenchon/status/1060141640239796226
https://twitter.com/benoithamon/status/1060150394465239040
https://twitter.com/benoithamon/status/1060176948993949703
"L'indignité nationale dont Pétain a été frappé, ça recouvre tout le reste", et "il ne peut pas y avoir de mise à l'honneur dans ces conditions-là", a-t-il ajouté.
Un périble déjà parasité par la grogne contre la hausse des carburants
"Il y a des gens qui sont en colère de bonne foi et des gens de mauvaise foi", a commenté le chef de l'État avant de répéter qu'il avait décidé d'aider les plus pénalisés. "Ceux qui sont obligés de se déplacer chaque jour pour travailler" seront "mieux aidés", a-t-il répété en indiquant que le gouvernement travaillait sur le mécanisme. Le président a aussi été encouragé à tenir bon face aux mécontents. "Soyez courageux, ne lâchez pas", l'a enjoint un habitant.
La journée de mercredi est la première du parcours présidentiel entamé dimanche à se tenir dans la région des Hauts-de-France. Le chef de l'État y restera jeudi, avec des étapes prévues à Maubeuge (Nord), Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) et Arras.
Entre-temps, l'Assemblée honore (enfin) Jaurès et Clémenceau
Adversaires politiques mais respectueux l'un envers l'autre, le socialiste Jaurès, humaniste œuvrant pour l'émancipation de la classe ouvrière, et le radical Clemenceau, incarnation de l'ordre et de la fermeté, ont marqué la vie de l'Assemblée nationale par leurs duels oratoires. Jean Jaurès fut assassiné à Paris trois jours avant le déclenchement de la guerre de 14-18 qu'il avait voulu à tout prix éviter. Chef de guerre victorieux, Clemenceau est sorti du conflit avec le rang de héros national.
Richard Ferrand a remercié dans son discours Jean-Luc Mélenchon (LFI) et André Chassaigne (PCF), les premiers à avoir attiré son attention sur l'absence de plaque au nom de Jean Jaurès. "Quant à Clemenceau, en cette année du centenaire de l'Armistice, il m'est apparu naturel et nécessaire que l'Assemblée nationale songe enfin à l'honorer."
Des membres des familles Jaurès et Clemenceau étaient présents lors du dévoilement des plaques sur les deux fauteuils, situés au quatrième et sixième rang à gauche de l'hémicycle où siège aujourd'hui le groupe à majorité communiste. Tous les groupes et partis étaient représentés à l'exception du Rassemblement national.
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