"Le Martyre de Saint Sébastien" et "La peinture du Pardon" de Cavaillon sont-ils des Caravage ?
Un couple de médecins de Cavaillon dans le Vaucluse dit être sûr que les deux tableaux qu'il possède depuis près de trente ans ont été peints vers 1610 par Le Caravage. Depuis leur acquisition au début des années 1990, il enquête pour retracer l'origine de ces oeuvres. Depuis la découverte d'un autre Caravage à Toulouse, l'espoir est permis...
Tout est parti d'une intuition, celle de Christian Morand. A la fin des années 1970, il découvre les oeuvres lors d'une exposition à Marseille : elles sont alors attribuées à Louis Finson, un élève du Caravage, mais le jeune étudiant en médecine est convaincu que ces tableaux sont signés d'un grand maître italien. Quelques années plus tard, les toiles sont mises aux enchères, mais le jeune médecin en devenir n'a pas les fonds pour les acquérir. Dans le même temps, le Louvre lui donne indirectement raison en désattribuant les oeuvres à Louis Finson.
Une intuition vieille de plus de 40 ans
Plus d'une décennie passe et Christian Morand retombe par hasard, au détour d'une rue à Avignon, sur ces deux tableaux dans la vitrine d'un antiquaire. Cette fois, il les achète. Il en devient propriétaire en janvier 1992.
Depuis, il enquête pour tenter de déterminer qui a peint ce "Martyre de Saint Sébastien" et "La peinture du Pardon". Pour lui, ce sont des Caravage. Les recherches ont été approfondies et sont entrées dans une nouvelle dimension ces quatre dernières années, depuis la découverte d'un autre Caravage à Toulouse.
Ce qui est émouvant, c’est que c’est un croisement d’histoires et, c’est aussi de savoir toutes les mains qui ont pu toucher ces tableaux. On a la traçabilité depuis le début, 1610, les échanges entre des personnages fantastiques comme Peiresc, Mattia Preti, Lelio Pasqualini et le Pape
Christian Romand, propriétaire des deux toiles
Les deux tableaux viennent de la collection de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, homme de biens d'Aix-en-Provence reconnu au XVIIe siècle dans toute l'Europe pour son érudition et la qualité de sa collection. Il possède d'ailleurs neuf Caravage et sera l'instigateur du premier atelier caravagesque hors d'Italie. Les deux toiles seront exposées, à sa mort, de part et d'autre de son tombeau dans la chapelle familiale, en 1637. Elles y resteront jusqu'au milieu du XIXe siècle avant de refaire surface et de susciter la curiosité de la famille Morand.
Susciter le débat sur Le Caravage
Plus de 400 ans après leur création, les deux toiles sont l'objet de toutes les attentions. La famille Morand a fouillé les archives de Peiresc, compilé des centaines de documents, rencontré experts et historiens pour en venir à cette conclusion : les deux peintures sont attribuables au maître italien. La famille, basée à Cavaillon, souhaite, en tous cas, susciter ce débat. Elle ouvrira les portes de son hôtel d'Agar, à partir du 18 juillet, pour permettre à chacun de se faire un avis.
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