Au Puy-en-Velay, un voyage au cœur de la Renaissance avec les fêtes du Roi de l'Oiseau

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Devant une foule en liesse, l'arrivée de François 1er, tonitruant. Le Puy-en-Velay (Haute-Loire), de retour en 1533, fête la Renaissance. "On adore, et on rempile chaque année depuis 20 ans", se réjouit une spectatrice. "Je suis tombée dedans, pareil. C'est un vrai plaisir, c'est toujours la joie de se retrouver", s'enthousiasme une autre. Une scène de théâtre à ciel ouvert, et la cité médiévale comme décor naturel. Le spectacle se joue dans les rues avec plus de 6 000 acteurs, bénévoles, amateurs, tous costumés. "On change complètement d'univers et quand on revient après, le lundi matin, à la réalité, on a vécu un week-end incroyable et magique", confie une participante.

Le concours du Roi de l'Oiseau, point d'orgue de la fête

Point d'orgue de la fête : le concours du Roi de l'Oiseau, qui vise à dénicher le meilleur archer. Les aspirants sont très nombreux, les désillusions tout autant. Cela fait 40 ans que la fête du Roi de l'Oiseau rythme la vie des habitants du Puy-en-Velay. Vingt-huit ans pour Éloïse Roux, qui enfile sa tenue de paysanne faite maison.

Avec ses amis, ce rendez-vous est devenu incontournable. "C'est l'occasion de se retrouver, parce que maintenant, il y en a certains qui sont à Clermont, d'autres qui sont encore sur le Puy, d'autres ailleurs", explique l'un d'eux, Axel Romeuf. "Ce n'est pas juste une soirée, c'est vraiment quatre jours en continu, où la plupart posent des congés pour ça. On est très investis", affirme Kassandra Viallet.

Sortir du quotidien et créer du lien

Animée par ses habitants, toute la cité est occupée. Enseignants ou cadres dans la vie deviennent ici gardes, forgerons ou encore maîtres d'armes pour les chevaliers. "Il ne faut pas oublier que les gens qui avaient l'armure, c'était leur seul et unique métier", explique un bénévole.

L'important est de sortir du quotidien et de créer du lien dans la ville qui, pendant quatre jours, devient un grand village. "Avec le copain, le voisin, là, j'ai mon voisin de rue qui est en face, on se retrouve de l'autre côté de la rue, pareil que dans la vie civile. Et voilà, c'est une façon de voir les choses, une façon de faire la fête, de s'amuser", raconte Christian Gillot.

Un goût de la fête qui se transmet de génération en génération, avec depuis peu une cérémonie de baptême, pour que la tradition perdure encore longtemps. "Nous, on a été marqués par ces fêtes, du coup c'est important pour nous de leur transmettre ça et qu'ils s'y mettent dès leur plus jeune âge", explique Johana Gitenait, une participante. Des jeunes qui à leur tour joueront et prendront leur part dans cette parenthèse temporelle. Et parmi eux, nombreux aussi seront ceux qui tenteront de décocher leurs meilleures flèches pour devenir le roi ou la reine de l'Oiseau.