"Ma place est dans la salle" : les théâtres se mobilisent pour relancer la fréquentation
Le Châtelet, Mogador, Bobino... Une cinquantaine de théâtres lancent vendredi 18 décembre l'opération "Ma place est dans la salle" en direction du public, pour relancer la fréquentation. Car l'onde de choc des attentats se fait toujours sentir sur la fréquentation et les ventes de billets, un mois après les attentats de Paris, menaçant la période des fêtes, habituellement faste pour le secteur.
Décembre, qui concentre habituellement 20 à 25% des ventes de l'année, s'annonce morose. Selon le Prodiss, qui regroupe 340 entrepreneurs du spectacle, les ventes, en chute de 80% la semaine qui a suivi les attentats du 13 novembre, affichaient encore un repli de 40% entre le 14 et le 30 novembre et restent en retrait par rapport à la normale.
L'opération "Ma place est dans la salle"
Les professionnels du spectacle se sont mobilisés avec une vaste opération de communication : plus d'une centaine d'affiches vont remplacer vendredi 18 décembre leur titre par "Ma place est dans la salle", de la comédie musicale "Résiste" au Palais des Sports à la pièce à succès "Le Mensonge" avec Pierre Arditi en passant par le show de Valérie Lemercier au Casino de Paris. L'opération a été lancée par une cinquantaine de théâtres dont Le Lido, Mogador, Bobino et le Théâtre du Châtelet.
Des artistes diffuseront des vidéos, des tweets de soutien et interviendront dans les médias pour l'occasion, dont les humoristes Gad Elmaleh (actuellement à New York) et Anne Roumanoff, les chanteuses Zaz et Juliette Gréco, les comédiens Fabrice Luchini et Pierre Arditi ou la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla. Un mot-clé sur Twitter est lancé pour recueillir les messages : #MaPlaceEstDansLaSalle. "Tout le monde était conscient qu'il fallait faire quelque chose, exprimer notre solidarité et sortir des chapelles", a expliqué à l'AFP Philippe Lhomme, patron du Crazy Horse. Le cabaret subit une baisse de fréquentation de 35 à 50% depuis les attentats.
"Tout s'est arrêté le 13 novembre", rappelle Thierry Suc, producteur de Mylène Farmer, Valérie Lemercier et de la comédie musicale "Résiste". Le show inspiré par les chansons de Michel Berger et de France Gall, donné au Palais des Sports, vend aujourd'hui "un tiers de ce qu'il vendait chaque jour avant les attentats", estime-t-il. A Mogador, "Cats" a constaté un impact de 15 à 20% sur ses ventes mais espère un taux de remplissage de 90-95% pour les fêtes, selon Laurent Bentata, directeur général de Stage Entertainment France.
Le secteur jeune public sinistré
Le théâtre public a pu compter sur un public fidèle, pour partie constitué d'abonnés, mais souffre à travers le jeune public. L'interdiction des sorties éducatives en Ile-de-France, levée début décembre, a vidé les séances scolaires pendant les deux semaines qui ont suivi les attentats. Les collégiens et lycéens, qui représentent de gros contingents dans les salles de théâtre public, ont aussi fait défection. Durant le mois qui a suivi les attentats, ce sont 8.000 places d'enfants et de jeunes qui sont restées vacantes au Théâtre de la Ville, indique son directeur Emmanuel Demarcy-Mota.Le Théâtre de la Ville lance son grand spectacle de fin d'année, "Alice et autres merveilles", le 28 décembre et Emmanuel Demarcy-Mota envisage d'en faire jouer des extraits dans les écoles. A l'Opéra de Paris, "Vol retour", destiné au public de 4 ans et plus, n'accueille qu'environ la moitié des écoles qui avaient réservé initialement. A la Grande Halle de La Villette, le spectacle d'acrobates virtuoses XY a rempli la moitié des sièges prévus, en dépit d'une belle couverture dans la presse.
Les spectacles familiaux également touchés
Les spectacles familiaux, comme "Carmen" par la compagnie Antonio Gades ont subi un contrecoup très net. La compagnie espagnole a réduit de 12 à 8 le nombre de ses représentations au Casino de Paris du 4 au 13 décembre. "Do you speak djembé", spectacle tout public donné à la Cigale à Paris a vu ses ventes s'effondrer. "Le fait qu'on jouait dans une salle de concert a certainement pesé", estime son producteur Pascal Guillaume, qui a préféré arrêter le spectacle, qui sera repris en mai."Princes et Princesses", inspiré du film de Michel Ocelot (5 au 23 décembre à l'Olympia), a pâti de la frilosité du public familial. "On attendait 12 à 15.000 spectateurs, on sera dans le meilleur des cas à 6.000", relève Jacques Denis, directeur de la production.
L'Assemblée nationale a validé dernièrement la création d'un fonds, doté à ce stade de 4,5 millions d'euros, pour aider les entreprises du spectacle vivant à faire face aux conséquences des attentats.
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