"Figaro m'accompagne depuis quarante ans" : le questionnaire de Proust de Philippe Torreton

César du meilleur acteur 1997 pour Capitaine Conan de Bertrand Tavernier, écrivain et sociétaire de la Comédie-Française, Philippe Torreton joue depuis le 5 juillet, jusqu'au 26 juillet, à La Scala Provence (à Avignon) et à partir du 5 septembre à La Scala Paris pour La Folle Journée ou le mariage de Figaro de Beaumarchais, dans la mise en scène de Léna Bréban.

Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste ?
Philippe Torreton : Les deux et parfois l'un et l'autre étroitement imbriqués.

En vacances, êtes-vous montagne ou plage ?
Plage, Bretagne.

Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
De tous les instants, mais j'écris plutôt le matin.

Êtes-vous plutôt cinéma ou plutôt théâtre ?
Les deux.

Quel est le livre, le film ou le disque que vous n'avez toujours pas lu, écouté ?
Pas lu Proust encore (et tant d'autres), pas réussi à voir en entier Citizen Kane, ni 2001 Odyssée de l'espace, ni Le Soulier de satin au théâtre…

Votre meilleur souvenir de comédien ?
Heureusement, j'en ai plein qui me viennent et en choisir un seul serait indélicat pour les autres. Un fou rire énorme, collectif, avec Roland Bertin dans La Vie de Galilée, un moment vraiment à part.

Votre cauchemar ?
Un trou noir comme dans l'espace avec déformation de l'espace-temps…

Si vous étiez une pièce, laquelle serait-elle ?
Un truc pas encore écrit, une pièce immense, folle…

Quelle phrase – chanson, réplique, air d'opéra, mélodie – a bouleversé votre vie ?
"Il est, paraît-il, des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril, et quand vient le soir, pour qu'un ciel flamboie, le rouge et le noir, ne s'épousent-ils pas ?" de Jacques Brel dans "Ne me quitte pas".

Quels sont les personnages de la littérature, du cinéma ou du théâtre que vous avez détestés ?
J'aime tous les personnages et ceux que j'ai pu détester au hasard des lectures, des films ou des pièces m'ont fait admirer le talent de l'interprète ou de l'auteur.

Et ceux qui vous ont toujours accompagné ?
Dudu, surnom du personnage interprété par Lino Ventura dans un Taxi pour Tobrouk.

Quel est le lieu où vous êtes chez vous ?
Chez moi.

Quel est le lieu qui vous inspire ?
Aucun.

Quelle est la question qui vous horripile ?
Les fausses.

Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
"Qui allez-vous nommer comme Premier ministre, Monsieur le président ?"

Pourquoi avez-vous choisi en particulier cette photo pour illustrer le questionnaire ?
Sur la photo, je n'ai pas de commentaires particuliers à faire, mais sur ce rôle, Figaro, oui, il m'accompagne depuis quarante ans. C'est Figaro qui a fait pleurer mon père un soir de première, c'est lui qui a fait venir ma mémé à la Comédie-Française. C'est grâce à lui que j'ai joué pour la première fois avec Roland Bertin, et c'est lui qui nous a fait nous rencontrer Léna (Bréban) et moi, alors pour tout cela, merci Emmanuel… [le vrai nom de Figaro]