Noël : les stéréotypes ont la vie dure au rayon jouets, il est pourtant "très important de représenter tous les enfants, dans tous les jeux", alerte une association
À l'approche de Noël, le débat sur les jouets genrés est relancé. Chaque année, les annonceurs s'engagent à faire des efforts mais les stéréotypes sexistes sont encore très présents dans les publicités, selon l'Arcom.
Pour trouver des publicités genrées, il suffit d'allumer quelques minutes une chaîne de télévision pour enfants. "Là typiquement, une pub pour des poupées… À mon avis, on ne va voir que des filles", prédit Auriane Dumesnil, co-fondatrice de "Pépite sexiste", une association de sensibilisation aux stéréotypes. Elle avait raison. Dans ce spot publicitaire apparaissent "trois petites filles qui jouent avec des poupées, qui en prennent soin, qui les soignent. La voix est féminine, tout est rose, il n'y a que des filles, c'est vraiment une pub pleine de stéréotypes".
Prof : Citez moi tous les exemples de stéréotypes féminins
— Pépite Sexiste (@PepiteSexiste) November 24, 2022
Thaïs : pic.twitter.com/8FtmrXWDIQ
Des conséquences sur la construction de l'enfant
Ce genre de publicité n'est pas rare. Selon le rapport de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), on compte seulement 8% de petits garçons dans les publicités de poupées, de poney, ou de coiffure, et 18% de petites filles lorsqu'il s'agit de voitures ou de dinosaures. Auriane Dumesnil souligne qu'il est important de dénoncer ces stéréotypes car ils peuvent avoir un fort impact sur la construction des enfants : "Les filles vont avoir tendance à aller dans les métiers du care [les métiers du soin], infirmières, les métiers liés à la petite enfance par exemple. Les garçons vont se tourner plutôt vers des études d'ingénieur, de mathématiques, etc. Donc, c'est très important de représenter tous les enfants, dans tous les jeux."
On avait pas dit qu'on arrêtait les rayons genrés à Noël @intermarche ? #desjouetspasdesclichés https://t.co/qvPx45S0yh
— Pépite Sexiste (@PepiteSexiste) December 6, 2022
Pas des jouets pour filles ou garçons, des jouets tout simplement
Anticipant certaines critiques, la co-fondatrice de "Pépite sexiste" précise : "On ne veut pas interdire aux petites filles de jouer avec des poupées roses et aux garçons de jouer à la voiture. L'idée c'est vraiment de dire que tous les jouets sont pour tous les enfants. Choisissez selon vos propres goûts."
Pourtant, les publicités mixtes se font encore rares. Une stratégie purement commerciale, selon Elisabeth Tissier Desbordes. Pour cette spécialiste dans le marketing du genre, les annonceurs ne répondent qu'à une demande : celle des parents qui ont du mal à se détacher des clichés pour leur enfant. "Le distributeur va essayer d'organiser son magasin ou son site internet à partir des requêtes des parents. Et un parent lorsqu'il va chercher un jouet sur internet, très souvent il va taper 'jouet fille' ou 'jouet garçon'. Rarement il va taper 'jouet 6 ans'. Beaucoup de parents ont du mal à aller vers la poupée pour leur garçon."
Selon cette spécialiste, les choses peuvent changer, mais cela va prendre du temps. En 2018, les marques et les annonceurs s'étaient déjà engagés à rendre leurs publicités plus mixtes.
À regarder
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
-
Les "MedBeds, ces lits médicalisés qui affolent les complotistes
-
Robert Badinter : le discours qui a changé leur vie
-
Nouveau Premier ministre, retraites : les temps forts de l'interview de Sébastien Lecornu
-
Lennart Monterlos, détenu en Iran depuis juin, a été libéré
-
Charlie Dalin : sa course pour la vie
-
La mère de Cédric Jubillar se dit rongée par la culpabilité
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
"Une pensée de l'espoir" nécessaire pour Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Pouvoir d'achat : les conséquences d'une France sans budget
-
Emmanuel Macron : le président lâché par les siens
-
Sébastien Lecornu : "Les ministres (...) n'auront pas le droit à des indemnités"
-
7-octobre : la douleur des Israéliens
-
Élection presidentielle anticipée ? La réponse de B. Retailleau
-
Tirs de kalachnikov : la balle frôle la tête d'une fillette
-
La dépénalisation de l'homosexualité, l'autre combat de Robert Badinter
-
Des mineures pr*stituées issues de l’ASE
-
Mistral AI : la pépite française qui défie les géants de l'IA
-
Il part à la chasse aux polluants
-
Dissolution, cohabitation... 5 scénarios pour sortir de la crise politique
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter