Ouessant : préserver les cinq phares de l'île bretonne

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 4min
Article rédigé par France 2 - O. Lenuzza, M. Birden, C. Rousseau, P. Brame - Édité par l’agence 6médias
France Télévisions

Ouessant. Nichée à la pointe du Finistère, surnommée l'île sentinelle car entourée de cinq phares. Ils résistent depuis plus de cinq siècles aux assauts de la mer et guident les marins à la tombée de la nuit.

Ils se dressent fièrement en mer d'Iroise, au carrefour de la Manche et de l'Atlantique. Ils sécurisent l'entrée d'une des routes maritimes les plus fréquentées et dangereuses au monde. L'identité de l'île d'Ouessant (Finistère) qui abrite des musées et un patrimoine à préserver. L'histoire de cinq phares et de ses habitants.

"Les phares font partie de la culture de cette île. C'est une grande fierté pour les Ouessantins, les phares. C'est quelque chose dont on est très fier et qui appartient à notre patrimoine. La famille des gardiens de phare, c'est une très grande famille et une très belle famille", témoigne Christian Dubet, président de l'association Sauvegarde du feu du Créac'h. La famille de Christian Dubet a vécu ici plus de 20 ans. Son papa a gardé le Créac'h, l'un des phares les plus puissants au monde, une lumière visible à plus de 50 kilomètres.

Mer dangereuse

Deux phares sur terre, trois en pleine mer pour protéger les marins, les navires qui, depuis des siècles, approchent Ouessant en tremblant. "C'est un endroit compliqué, ça a toujours été un endroit compliqué pour les navires. Il y a des centaines, pour ne pas dire des milliers de naufrages. Il y a des bateaux quasiment sur chaque caillou", admet Christian Dubet. Le Créac'h et, à l'autre bout de l'île, le Stiff est édifié par Vauban au XVIIe siècle. Le phare en activité abrite un musée. Actuellement, une exposition retrace l'histoire de l'île au fil des cartes, pour le plus grand plaisir des habitants.

"C'était les questions qu'on posait à tous les enfants : citer les cinq phares de Ouessant. S'ils en oubliaient, je ne vous dis pas, ils se faisaient gronder", plaisante une femme venue visiter le phare. Les enfants, ce sont ceux qui en parlent le mieux. "Le Stiff, il est quand même beau. Ce n'est pas mon préféré, mais il est quand même beau. L'autre, il est en face. Il est noir et blanc, ça ressemble du coup à un damier", confie une petite fille, en vacances avec ses parents.

Sauvegarder les phares

Parcourir une dizaine de kilomètres à vélo pour rejoindre le Créac'h et Élisabeth Coutrot, qui se bat pour préserver l'identité du phare. Une pétition a été lancée. "L'objectif est de garder la lumière du Créac'h telle qu'elle est, que la signature lumineuse du phare reste la même et que sa puissance soit respectée", déclare celle qui est co-présidente de l'association "Ouessant vent de bout". Un projet de l'État envisage de remplacer le fonctionnement du phare au mercure par une technologie plus moderne, une lumière LED, entre impératifs sanitaires et préservation du patrimoine.

C'est le cœur battant d'Ouessant. La nuit, quand on voit les pulsations du phare, c'est vraiment comme si un cœur illuminait l'île. À la tombée de la nuit, même la beauté d'un coucher de soleil ne peut que s'incliner quand la lumière apparaît. "Tous les Ouessantins sont attachés à ce phare qui habite nos nuits depuis des décennies", confie un homme. "Et pas que les Ouessantins", répond une femme à ses côtés.

Élisabeth Coutrot, Christian Dubet... Un lieu, une histoire sur terre, en pleine mer, au bout du monde, à seulement 25 km des côtes bretonnes.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.