Parc national des calanques : à la découverte d’un joyau de la Provence

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

Prolonger un peu l'été, le temps d'une plongée. Un rêve pour certains, pour d’autres, une réalité. Dans le dédale de rochers de la calanque de Carro sur la Côte Bleue, Jérémy et Guillaume, deux passionnés d'apnée, profitent du calme et de la tranquillité retrouvés des lieux. "Aujourd'hui, c'est assez exceptionnel parce qu'on a passé vraiment 20 minutes avec des petits poissons-girelles. Ce sont des petits poissons vraiment très typiques d'ici, mais qui sont magnifiques", partage Jérémy Molins, moniteur d’apnée Team Oxygen.

Septembre, la période idéale

En plein été, la faune sous-marine méditerranéenne se montre beaucoup plus timide et difficile à observer. "Juillet-août, c'est vrai que ce sont les moments les plus touristiques de l'année, donc il y a beaucoup de monde, beaucoup de bruit, beaucoup de gens, de bateaux, et tout cela fait fuir la vie marine, forcément", poursuit Jérémy Molins. "Je peux dire facilement qu'il y a 80 % de bateaux en moins, on sent bien la différence sous l'eau. Ce sont des conditions absolument extraordinaires, on le sait, en septembre, en Méditerranée, c'est maintenant qu'il faut venir. Il ne faut pas trop le dire non plus, parce que du coup, tout le monde va venir en septembre", ajoute Guillaume Clavel, apnéiste.

Un secret en tout cas bien partagé parmi les Marseillais. En ce dimanche ensoleillé, ils sont très nombreux à coloniser les plages et les rochers des 8 500 hectares du parc national des Calanques. Et réinvestir, comme un groupe d'amis, des lieux qu'en juillet et en août, ils prennent soin de déserter. "On évite de venir l'été parce qu'on sait que ça va être plein de touristes. Et même si on adore les touristes, on préfère quand c'est un peu plus calme. Je pense qu'à cette saison, il n'y a plus que les Marseillais", confie Marion Lautrette, randonneuse marseillaise.

Protéger les Calanques

Venir dans les Calanques se mérite. Il faut faire 45 minutes de marche sur des sentiers rocailleux et escarpés que connaissent par cœur Bastien et Romain, les deux écogardes du parc national des Calanques. Si la fréquentation du massif reste importante, le public de locaux et d'habitués facilite leur travail. "Ils sont plus aguerris, ils connaissent les chemins balisés et ils ont surtout les bons réflexes. Mais par contre, ça n'enlève pas la vigilance qu'on doit avoir sur le risque de feu", assure Bastien Dragoni, responsable écogarde au parc national des Calanques.

Un danger bien réel. En témoignent des arbustes calcinés, stigmates d'un incendie qui avait ravagé quatre hectares de garrigue. Moins de prévention, plus de pédagogie, au fil de leur tournée, Bastien n'hésite pas à jouer au professeur avec les randonneurs. "C'est une des principales missions des écogardes, c'est l'éducation à l'environnement. Et en posant des petites questions aux personnes, on va les interpeller et on va susciter un nouvel intérêt, peut-être", espère l’écogarde.

Des sensations fortes

Mais en cette arrière-saison, les Calanques peuvent aussi se montrer sous un jour plus impressionnant. Sur les falaises du Cap Canaille, près de Cassis (Bouches-du-Rhône), Daria et Amélie se lancent dans leur premier rappel, prudemment. "Au début c'est terrifiant, après, toujours un peu, mais on se détend", confie Daria Vernez, élève au collège Calvin (Genève).

Moins de monde, moins de chaleur, le meilleur moment pour s'initier à l'escalade. "En termes de climat, c'est la période idéale qui commence pour ces activités, quand on trouve les Calanques plus sauvages, ce sont les Calanques qu'on aime", explique Fred Million, moniteur et guide d’escalade.

Et tous ces amoureux peuvent mesurer leur chance. Unique en son genre, leur terrain de jeu favori reste ouvert toute l'année.