"Les choses évoluent très vite et on apprend en permanence" : au Salon du Bourget, les drones repoussent les limites de l'aéronautique

Qu'ils servent aux civils ou aux militaires, pour des passionnés ou des novices, depuis plusieurs années, les drones sont partout. Et pourtant, ce n'est qu'un début, selon les professionnels du secteur.

Article rédigé par Eric Biegala
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A l'image de cette maquette d'un drone, ces engins et leurs usages se démultiplient au Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport de Paris-Le Bourget en 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)
A l'image de cette maquette d'un drone, ces engins et leurs usages se démultiplient au Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport de Paris-Le Bourget en 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Tout le monde s'y est mis ! Pour les professionnels de l'aéronautique, cette édition 2025 du Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget (16-22 juin) ressemble à une gigantesque foire aux drones. Ainsi, la société Delair qui produisait encore il y a 10 ans des petits drones de surveillance des feux de forêt et qui, maintenant, commercialise des drones d'attaque. Ils ont récemment été livrés aux Ukrainiens, par exemple.

L'un de leurs derniers-nés : l'Oskar, en polystyrène, d'un poids total de 2,3kg, dont 500 grammes de charge militaire. On peut le lancer à la main, vante l'entreprise. "On a eu des retours très positifs des utilisateurs en Ukraine, en effet il est utilisé depuis le début de l'année. Aussi des idées d'amélioration parce que dans le contexte ukrainien, les choses évoluent très vite et on apprend en permanence", selon Bastien Mancini, patron de Delair.

De l'équipement militaire aux besoins du marché civil

La société, dont le siège est à Toulouse, rêve surtout de revenir à du civil. "Sans doute que les enjeux d'un conflit comme l'Ukraine ont accéléré les ruptures technologiques. Ça va se diffuser dans le monde civil, donc on a besoin de faire des produits qui correspondent aux besoins du marché civil", souligne l'ingénieur et co-fondateur de l'entreprise.

Des spécialistes historiques de l'électronique de défense, comme Thales, s'y sont mis également, signant notamment ces derniers jours des partenariats avec des dronistes comme le français Turgis & Gaillard ou l'américain Skydweller. "On leur fournit la charge utile du drone sous la forme d'un radar qui s'appelle le Air Master. Il est boosté à l'intelligence artificielle pour optimiser les reconnaissances qui sont faites par le signal radar", précise Eric Lenseigne responsable drones chez Thales.

Le drone de Turgis peut ainsi opérer cette surveillance radar pendant plus de 20 heures, quand celui de Skydweller peut rester en l'air... des semaines, voire des mois, grâce à une source d'énergie solaire.

Là où des hélicoptères ne vont pas

Troisième exemple : un ancien spécialiste des feux d'artifice aériens, Michel Lallement, a mis au point un drone volant pratiquement comme un oiseau, le Beluga. "C'est un drone sous voilure flexible, une aile volante avec un moteur, avec un empennage à l'arrière, de façon à multiplier par trois la vitesse de décollage".

Comme un oiseau qui déploie ou plie ses plumes de queue pour augmenter sa portance, l'engin est autopiloté, capable de mener les missions les plus complexes. Sa principale qualité est sa légèreté. "Normalement, pour un avion, un hélicoptère, on parle d'un tiers maximum de charge utile. Nous, on est à plus de la moitié de charge utile par rapport à la masse totale qui décolle. C'est de la logistique aérienne pour désenclaver des zones compliquées", précise le spécialiste de Flying Robots.

Le Beluga a déjà réussi quelques missions de livraison d'aide humanitaire en plein désert, là où aucun hélicoptère n'aurait pu aller.

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